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Le Royaume du Maroc

"Qui se complait dans la folie, n 'a que faire de la raison"

2 août 2019

"Si Dieu m'a donné le royaume, personne ne peut me l'ôter »

Moulay Ismail

Introduction chiffrée

Population : 35,7 millions d’habitants (Banque mondiale 2018)

Superficie: 446.550 Km2

Capitale: Rabat

Devise: Dieu, la Patrie, le Roi

Hymne nationale :Les paroles ont été écrites par le poète marocain Ali Squalli Houssaini en 1969 et une musique composée par le Français Léo Morgan du temps du protectorat.

Date indépendance : le 2 mars 1956

Indice de développement humain : 0,667, 123e (classement 2018) 189 pays (PNUD, 2016)

PIB : 110,2 Mds $ (à taux de change constant)

Couleur des drapeaux africains: Le fond rouge du drapeau marocain est la couleur de la dynastie Alaouite. L'étoile à cinq branches représente le sceau de Salomon. Sa couleur verte est synonyme d'espoir et de courage.

"مرحبا بكم عندنا"

Bienvenu chez nous

Le Maroc, berceau de l'humanité

Le patrimoine archéologique du Maroc est un des plus précieux du monde car il y a été découvert les plus anciens squelettes d'Homo Sapiens au monde datant de 315 000 ans. En effet, jusqu'à ce jour, les ossements les plus anciens découverts en Afrique du Sud et de l'Est datait de 100 à 200 000 ans. Cette découverte réalisée en juin 2017 à Jbel Ihroud a boulversé le monde scientifique.

Le Maroc regorge de sites archéologiques et de vestiges rupestres relantant l'histoire de peuples anciens qui y vivaient. On en trouve dans le haut Atlas dans la valée du Draa et à Aït Ouazzik datant de 10 000 ans av JC. On retrouve également des sites monumentaux dont le plus anciens connu est celui du cromlech de M'Zora, un tumulus de 167 mégalithes. Il représente un site funéraire d'un Roi Maure ayant vécu 1600 ans avant notre ère.

Par ailleurs, la terre marocaine garde vestige des nombreuses civilisations qui ont évolué en son sol notamment les colonies phénicienns et romaines.

Site de Volubilis

Le Royaume du Maroc est une des monarchie les plus ancienne au monde. C’est le deuxième royaume le plus ancien après celui du Japon.

La Maghreb fut dominé par trois grands royaumes berbères au VIIe siècle :

Le royaume de Maurétanie (Maroc actuel); les Massæsyles (Algérie actuelle) et le royaume des Massyles (Tunisie actuelle).

Le Maroc n’échappe donc pas à la conquête romaine. La capitale du royaume de Maurétanie conquis était Volubilis, ville qui fut romanisée et dont les ruines aujourd’hui existent près de la ville de Meknès. De nombreux souverains romains y ont établis leur pouvoir. Parmi eux, Juba II de 25 av JC à 23 ap JC. A la fin du IIIé siècle, l'Empire Traverse une profonde crise et certaines province comme le Maroc romain sont abandonnées.

La chrétienté de trouvera pas réel écho en terre marocaine à l'opposé de l'Islam qui s'implantera sans réelles difficulté en Afrique du Nord dès le début du VIIe siècle.

Premier makhzen

Le premier Sultan du Maroc était Moulay Idriss, un Arabe venu se réfugier dans le Moyen Atlas pour avoir contesté le pouvoir des Abassides à la tête du Califat apràs la chute des Omeyades en 750. Après sa défaite à la bataille de Fakh, il fuit au Maroc où il est accueilli par des confédérations berbères C’est avec le soutient de ces tribus qu'il fondera la dynastie Idrissides en 789 et le début de l'histoire du Maroc. Il invitera des Arabes d'Espagne à constituer son premier Makhzen(1) .Trois ans après son arrivée, il est assassiné. Lui succédera son fils Idriss II, dont sa mère, Kenza al Awrabia était tout juste enceinte. Idriss II, après une période de régence par Rachid, un compagnon d'Idriss Ier, accédera au trône à l'âge de 11 ans et fera de Fès, la capitale du Maroc. C'est sous la dynastie des Idrissides que sera fondée la plus ancienne université du monde, l'Université Al Quaraouiyine, par Fatima El Fihria, fille d'un riche marchande la ville de Fès.

Idriss II réussit à imposer son règne et à conquérir de nouveaux territoires. Cependant, à tout juste 36 ans sonnèrent les cloches de sa mort. Son fils, Mohammed Ben Idriss lui succèdera en 828. Par la suite, le partage du royaume entre les nombreux héritiers d'Idriss II, plongent le Maroc dans des guerres fratricides qui l'affaiblissent fortement et le pousse à sa chute. Profitant de la situation, les Fatimides tentent une conquête de l'Etat Idrisside en 985. Toutes ces rivalités créeront une lourde confusion politique.

La Koutoubia, Marrakech

Dans le Sud, la dynastie Almoravide émerge avec une forte ambition de conquête. En 1054, Abou Bakr ben Omar faisant partie de la confédération berbère Sanhadja est nommé prince de la région sud. La même année il conquiert le ville si importante et riche de l'Empire Ghana Aouadaghost. Quelques années plus tard, il part à la conquête de de la capitale de l'empire Ghana, Koumbi Saleh qui tombe sous domination suite à pillages sanglant imposant l'islam dans la région. Dans le Nord, il partage le pouvoir avec son cousin, Youssef Ben Tachfine qui régne de 1061 à 1106 sur l'Empire qui s'établit jusqu'en Espagne. Il construit sa nouvelle capitale à Marrakech en 1070 basée sur les plans conçuent par sa femme Zaynab Nefzaouia. Cette dernière ayant une réelle appétence pour les affaires politiques et étaient très impliquée dans l'exercice du pouvoir de son mari.

Conseil de lecture:

  • Zakya Daoud, Zaynab, reine de Marrakech

A la mort d'Abou Bakr ben Omar et de Youssouf Ben Tachfine, l'Empire est de plus en plus menacé. D'une part dans le nord où les chrétiens d'Espagne sont de plus en plus virulants et les mouvements séparatistes de tribus berbères de l'Atlas de plus en plus réfractaires au pouvoir Almoravide. Ces dernièrs se joignent au mouvement religieux des Almohades qui liquident définitivement la dynastie Almoravide. Ils vont s'établir sur l'ensemble du territoire de 1147 à 1269. L'apogée de cette dynastie sera marquée par le règne de Yacoub el Mansour ( 1184à 1199) qui a permit une réelle floraison intellectuelle dans tout l'Occident musulman.

Néanmoins le schéma se répète et les guerres internes viennent marquer l'affaiblissement de cette nouvelle dynastie. En pleine Reconquista, une croisade est lancée et les Almohades sont battus par le Roi d’Aragon le 16 juillet 1212 à Las Navas de Tolosa. En 1248 Séville est perdue ainsi que les route sahariennes de commerce.

Conseil de lecture:

  • Mohammed Kably, Société, pouvoir et religion au Maroc à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècles), Paris, Maisonneuve & Larose, 1986

En 1269, le pouvoir est pris par la dynastie Mérinides qui règne jusqu’en 1465 mais n’arriva pas à canaliser l'expansion portugaise qui s’étale jusqu'à Ceuta en 1415. Les Saadiens, tribu berbère de la vallée du Draa prennent le pouvoir pour contrer la faiblesse des Méridiens en 1544. Ils font la guerre contre les Portugais sur le littoral marocain et reprennent Agadir en 1541. A L’Ouest la menace ottomane se renforce. Une bonne partie de l’Afrique du Nord estdéjà conquise dont l’Algérie. Les Saadiens s’allient aux Espagnols et permettent au Maroc d’échapper à la conquête ottomane.

Dès lors, le Maroc reprend sa politique d'expansion vers le sud avec le Sultan Ahmed El Mansour en 1591 qui se lance dans la conquête de l’Empire Songhaï connu pour ses richesses infinies en or qui permettront de lever le royaume Marocain à son apogée.

Mausolée Mohammed V, Rabat, Maroc

Photo / Getty Images

En 1660 émerge une tribu berbère de la région de Tafilalet qui se disant descendant du prophète dit des Chérifs Alaouites avec à sa tête, Moulay Rachid. Ce dernière s'empare de Fès en 166 et de Marrakech en 1669. Son successeur, Moulay Ismail a pour objectif premier de renforcer la cohésion du territoire et de mettre fin aux tentatives d'insurrection et à toute menace extérieure. Il notamment en place des contigents de troupes noires (abids) lui permettant de reprendre les territoires sous occupation européenne (Mehdia en 1681; Tanger en 1684; Larache en 1689). En enrolant les Noirs du pays dans un corps d'armée il permet une élévation sociale de leur condition, auparavant dite d'esclave, la plupart venant d'Afrique SubSaharienne. Moulay Ismail sera un des souverain qui marquera le plus l'histoire du Maroc. Par ailleurs, fin politicien, il a également tenté de mener Louis XIV contre les puissances chrétiennes. Les discussions ont duré une bonne vingtaine d’années en vain. Moulay Ismail rompt les négociations avec la France et s’allie aux Anglais en 1718. Il est à l'origine de l’Etat moderne marocain où lui sera attribué la construction de nombreuses villes, mosquées, écoles, forteresses, écuries etc. Moulay Ismael détiendra le record de longévité en tant que monarque cumulant plus de 55 ans de règne, jusqu'à sa mort en 1727.

Au XVIIIe siècle, le Maroc de Moulay Ismail connaît une période d’affaiblissement due à des difficultés financières mais également des insurrections de plus en plus nombreuses à cause de la situation économique et sociale qui se dégradent en particulier avec les famines qui se multiplient et qui déciment la population. Le pays plonge dans une longue période d’anarchie.

Se protéger du protectorat ?

Durant cette période, les tribus dites du Bled El Makhzen, fidèles au Sultan vont continuer de lever l’impôt auprès des tribus du Bled A-Siba, signifiant littéralement en arabe le pays de l’anarchie.

Pendant des années les Sultans se succèdent tentant tant bien que mal de donner une vision politique, religieuse et commerciale au Maroc tout en s'efforçant de tenir à bout de bras l'unité territoriale. Cependant les crises internes s'intensifiant, et la situation économique devant de plus en plus critiques poussent le Maroc Néanmoins la monarchie résiste avec les efforts de Moulay Hassan (Hassan Ier) à maintenir la cohésion au sein de son royaume en continuant de renforcer les alliances notamment avec le Sud en se rapprochant du Cheikh Ma El Ainin, basé au Sahara près de la ville de Tiznit, qui s'allie au Sultan. Il se liera pa ailleurs au fil de Moulay Hassan, soit Moulay el Hafid pour mener la résistance contre les envies conquérantes de plus en plus instantes de la France.

A cette époque, le Maroc se retrouve en profonde situation d’endettement auprès de différentes puissances occidentales. C’est dans ce contexte que les puissances coloniales s'installent au Maroc. Cependant, plusieurs sont intéressées par ce territoire : la Grande-Bretagne, la France, l'Espagne et l’Allemagne. En découle en 1905 la crise de Tanger, symbole des tensions entre les puissances. Elles ne prendront fin, en partie, qu'avec la conférence D’Algésiras le 7 Avril 1906.

Le Sultan Moulay Abd Al Hafid signe en 1912 le traité du protectorat ou convention de Fès. La même année, le protectorat espagnol est établi dans le Nord du Maroc et le Sahara.

Le sultan Moulay Youssef et le Maréchal Lyautey en 1925

(Archives du Maroc).Sous Copyright

Le Général Lyautey, premier résident général du protectorat français au Maroc, ne souhaite pas appliquer une colonisation jacobine comme en Algérie, qu’il critique, et préfère sauvegarder les institutions marocaines. Il parvient à pacifier le Maroc. Lyautey parle de reconstruire le Maroc et non pas de le construire.

Lyautey est vivement critiqué lors de la crise du Rif en 1921 où une république fut proclamée par Emir Abdelkrim contre le pouvoir de Madrid.Elle menace de déborder sur le reste du territoire français. Bien qu’il eu contenu la crise, Pétain est envoyé pour le remplacer. Il lance une guerre militaire contre l'Emir Abdelkrim qui fini exilé à la Réunion puis s’échappe au Caire.

Les résidents généraux qui se succèdent appliquent le même système qu’en Algérie. A la mort du Sultan Moulay Youssef, son plus jeune fils est nommé. Mohammed V entame son règne. C’est une page blanche où la France pourra faire ce qu’elle veut. Trois ans plus tard, la France impose le Dahir berbère qui scinde le patriotisme en plein essor (il visait à chasser tous les Berbères et à davantage les soumettre aux lois coutumière qu'aux lois musulmanes).

Fès est le siège de l’université Al Quaraouiyine. C’est autour de Allal El Fassi qu’un groupe de patriotes se forme sous le parti de l’Istiqlal. La résidence voulait à tout prix séparer le Sultan du peuple et des nationalistes.

Le nouveau résident général Nogues a instauré une nouvelle politique de rapprochement vis-à-vis du Sultan Mohammed V et du prince Moulay Hassan. Cependant, il dérive et renvoi les partis nationalistes en exil ( Allal el Fassi au Gabon). En 1944, le parti de l’Istiqlal est indéfectiblement soutenu par le Sultan. Une répression par la résidence est menée, plusieurs morts en découlent et les féodaux, mené par le pacha El Glaoui, menace le Sultan et lui exigent de lui de ne plus soutenir l’Istiqlal. Malgré les pressions et répressions, en 1952, Allal el Fassi a déclare à la radio du Caire que l’Istiqlal ne reconnaîtra aucun autre monarque que le Sultan Mohammed Ben Youssef et le prince héritier Moulay Hassan.

Le nouveau résident général tente de faire abdiquer le Sultan qui refuse. Il est donc envoyé en 1953 en exil en Corse puis à Madagascar. L'exil à l'effet contraire de ce qui était escompté. Les violences et la résistance se renforcent pendant l’exil du Sultan à Madagascar. Le peuple réclame son souverain. El Glaoui finit par demander le retour du Sultan, la résidence également. Le retour du Sultan d’exil en 1956 marque l’indépendance du Maroc. Dès le retour au Maroc, le Sultan change de Titre le faisant ainsi le premier Roi du Maroc.

Cinq ans plus tard en 1971, le Roi Mohamed V est mort, lui succède son héritier le Roi Hassan II.

Ce dernier débute un règne mouvementé, menacé de toute part en plus de plusieurs tentatives de coups d’Etat. Le premier, le 10 juillet 1971 dans le palais royal de Skhirat, le second le 16 août 1972 mené par le général Mohamed Oufkir.

Une de priorités d’Hassan II était d’assurer l’intégrité territoriale du Maroc. C’est ainsi qu’il lance en 1975 “la marche verte”, appel au peuple marocain à marcher du nord au sud du Maroc, symbolisant l'appartenance du Sahara occidental au territoire marocain, mais appartenance, tout autant réclamée par le front Polisario(2) jusqu'aujourd'hui.

En 1979, le Maroc récupère la province de Oued el Dahab (dite du Rio del Oro), créant de fait un tournant dans l'histoire du conflit au Sahara. Ainsi, le 10 juillet 1978, Mokhtar Ould Daddah, président de la Mauritanie, connait un coup d'Etat. L'accord signé le 14 novembre 1975 entre le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie marque les conditions de retrait de l'Espagne du territoire. La même année, le Polisario se forme avec à sa tête El Ouali Moustapha Sayed qui revendique la création d'un Etat Sahraoui indépendant. Mort au combat, lui succède Mohamed Abdelaziz qui annonce la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

En 1979, Hassan II à la tête du royaume chérifien(3) place les Forces armées royales ( FAR) sur toute la province de Oued el Dahab. Un affrontement militaire prend feu. La Mauritanie se retire du conflit. Le Maroc sort vainqueur et récupère la provide de Oued Dahad le 15 août 1979, en faisant la douzième et dernière région du pays. Les notables sahraouis prêtent allégeance au Roi. Le 20 août le ministère de l'intérieur rend public le décret instaurant la province de Oued Dahab, avec en chef-lieu la ville de Dakhla. Depuis, cette date est célébrée en grande pompe au Maroc, en faisant même un jour férié.

Hassan II marquera à jamais l'histoire du Maroc. Grand orateur, il marquera l’esprit des marocains par sa vision, intelligence politique mais également son extrême sévérité par moment. Il laissera au prince héritier Mohammed VI, un Maroc patriotique et unifié à sa mort en 1999.

Dès le début de son règne, Mohammed VI marque un renouveau de politique, une nouvelle ouverture. Il limoge Driss Basri et souhaite réconcilier la monarchie avec le peuple. Il lance de nombreuses réformes socio-politiques et économiques

En 2004 il réforme le code de la famille et instaure l’égalité femme homme dans la constitution, ce qui permet le transfert de nationalité et la possibilité de divorce aux femmes, ce qui était auparavant impossible. Il démarre beaucoup de projets de modernisation d'infrastructures et de libéralisation de l’économie qui permet l'essor du secteur privé. Le Maroc ne connaît pas de réels troubles liés aux printemps arabes car le Roi répond rapidement à la crise en permettant au peuple de choisir son chef de gouvernement. C’est un pays qui reste stable et sécurisé dans une région mouvementée. Le Maroc a fortement évolué et renforce sa stabilité dans la région néanmoins ce système peine à assurer une égalité sociale, le développement ne profitant pas nécessairement à tous.

économie

A la mort du Roi Mohamed V en 1971, Hassan II prend le pouvoir. Le Maroc prend une voie différente concernant sa politique économique à l’opposée de la majorité de ses voisins ayant aussi fraîchement gagné leur indépendance.

Lorsque les autres se tournent vers une industrialisation rapide, le Maroc choisi de développer son agriculture. Lorsque les autres se tournent vers une économie de planification inspirée du monde soviétique, le Maroc choisi une économie libérale.

Dans les années 80, le Maroc adopte les plans structurels proposés par la Banque Mondiale mais face aux résultats peu probants, il se tourne vers une ambition de bonne gouvernance et d'émergence économique.

Aujourd'hui, le Maroc a une politique agricole efficace qui en fait un pays exportateur, mais les variations climatiques peuvent l’influencer positivement comme négativement. Le secteur agraire représente 20%. L’industrie, quant à elle, est de l’ordre de 30% et est portée par l’extraction du phosphate dont le Maroc possède 75% des réserves mondiales. La première entreprise marocaine, n'est autre que l'Office Chérifien des phosphates ( OCP) qui réalise 20% des exportations du pays. Le secteur des services représente plus de 50% du PIB. Le tourisme représente une grande importante dans l'économie du Maroc.

Le modèle économique est ainsi fondé sur la libéralisation et la privatisation comme moteurs de croissance .

Cette dernière varie en fonction de la bonne santé de son secteur agricole. En moyenne, elle se situe entre 3 et 4%. En 2019, elle est prévu à 2,7% par la banque centrale du Maroc.

Le Maroc est à la 69e place du classement “ doing business “ de la banque mondiale en 2018 et jouit de ce fait de la confiance des bailleurs de fond. Le taux de chômage reste aux alentours de 10% et touche particulièrement les jeunes entre 15 et 25 ans.

politique extérieure

Dès le règne de Hassan II, le Maroc décide de s’allier aux Etats-Unis. Un accord de libre-échange est actif entre les deux pays depuis 2006 et est un “allié non-OTAN” important et majeur.

L’Unioneuropéenne est un partenaire historique et privilégié du Maroc tant au niveau diplomatique, économique que social.

Mohammed VI a mis au coeur de son règne le déploiement d’une diplomatie tournée vers le continent africain illustrée par la multiplication de ses tournées africaines. Le 31 janvier 2017, le Maroc réintègre l’Union Africaine, qu’il boycottait depuis 1984 à cause du conflit avec République Arabe Sahraouie démocratique (RASD). En effet, l'Union Africaine avait fait le choix de reconnaitre la RASD comme un Etat africain à part entière en 1982. Concernant le conflit sahraouie, une mission des Nations Unies appelée MINURSO a été crée sous la résolution 690 1991 afin de résoudre le conflit.

Le Roi Mohammed VI au siège de l'Union Africaine

https://maroc-diplomatique.net/

Sur le plan économique des entreprises comme Maroc Telecom ou la banque Attijariwafa s’implantent dans le monde en particulier dans le continent africain. Aujourd’hui le Maroc a même un accord de principe pour intégrer la CEDEAO.

Le Maroc fait partie de l'Union du Maghreb Arabe mais l'organisation est à l'arrêt à cause du conflit sahraoui opposant le Maroc au Front Polisario soutenu par l'Algérie.

Sur la sphère internationale, le Maroc tâche de se montrer sensible aux problématiques du millénaire comme la transition écologique en accueillant la COP 22 à Marrakech en 2016. Cela lui a valu l’engagement dans des projets dans les énergies renouvelables ambitieux comme la station solaire Noor de Ouarzazate ou encore de bannir l’utilisation des sacs plastiques !

 

 

Identité culturelle

Le Maroc est un territoire de métissage, de part son histoire de terre de commerce, mais aussi les civilisations qu’elle a portée sur son sol. Du Nord au Sud les visages, les couleurs et les langues sont multiples mais se mélangent dans un patriotisme identitaire et territorial qui coule dans les veines des Marocains. La marche verte reste et restera dans les esprits tant que la question du territoire saharien n’est pas clôturée. En 2001, la nouvelle constitution reconnaît dans son préambule l’"unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie" soit l’identité berbère et sahraouie comme composante du Maroc actuelle. La langue marocaine est à l’image même de ce brassage, car bien que fondée sur la langue arabe, apportée par le califat omeyyade et la religion musulmane, elle intègre des mots en berbère, français, espagnol, portugais, et même de la terre mandingue. En 2011, l'article 5 de la constitution introduit le Tamazight, langue berbère, comme langue officielle de l'Etat marocain.

Ambassadeurs

Le Marocain est partout. J’ai toujours eu cette impression que je rencontrerai des Marocains où que j’aille, et ce n’est pas faux. Même à l’autre bout du monde quand j’ai cru que je faisais l’exception et bien non ! Quel plaisir mine de rien :)

Le plus grand porteur de l’identité marocaine et de la culture, je dirai sans équivoque la gastronomie. Elle a été classée en 2015, deuxième cuisine au monde par le site Worldsim. #Respect

Enmême temps, entre le thé à la menthe, les cornes de gazelle, le couscous, le tajine et la pastilla… STOP, je commence déjà à saliver. Cela vaudra une dédicace aux mains d’or de ma mère et bien sûr à la Choumicha nationale ambassadrice sans égale de la gastronomie marocaine. [ Je tiens tout de même à vous indiquer que Choumicha signifie " petit soleil " <3 ]

Les ambassadeurs du Maroc sont nombreux au-delà du territoire grâce à une diaspora importante. Jamel Debbouze, Gad El Maleh, Badr Hari, French Montana, RedOne, le grand coureur Hicham el Guerrouj et d’autres portent le drapeau marocain avec fierté.

musique

La diversité culturelle du Maroc est d’une richesse exquise. Je ne saurais en faire une liste exhaustive vu sa complexité.

Il y a beaucoup de nouveaux artistes marocains qui émergent, mais je m'attarderai sur des musiciens qui ont marqué mon esprit.

Kharboucha fait de son histoire et de son art un mythe. Chanteuse dite Cheikha ayant défié le Caïd Si Aïssa Ben Omar, despote de l’époque qui tuait tout sur son passage. Au travers de ses chants de Aïta signifiant “ à la fois appel, cri, pleur, chant et engagement”, elle sensibilise ses con-citoyens aux horreurs que perpétue ce Caïd. Engagée et militante, elle insulte sèchement et finement le Caïd par ses paroles puissantes et ne cessera de montrer l’amour qu’elle porte pour sa patrie. Elle ne cédera jamais aux avances du Caïd qui voulait la faire sienne en l'épousant. Il finira par la tuer après l’avoir torturé. La légende dit qu’il l’aurait emmurée vivante.

Elle relèvera au plus haut l’art des Chikhates à l’époque.

Une autre Cheikha bien connue, grande poètesse, maîtrisant finement le dialecte marocain est l’Hajja Hamdaouia. Ses sons sont indémodables et encore aujourd’hui trouvent publique.

C’estla première à avoir eu l’idée de chanter devant un véritable orchestre « patchwork » : saxophone, orgue, guitare, violon et tambourin. Rien que de penser aux vidéos de ses apparitions dans les années 70 me transporte. Elle a fait évoluer l’art de la Aïta pour en faire des sons indémodables dans la culture marocaine.

Nass el Ghiwane

Fatima Tihihit est une des artistes berbères les plus connues au Maroc. Elle représente sa communauté en portant fièrement les couleurs de sa culture par ses habits traditionnels ainsi que chants exclusivement en berbère.

Enfin, Abdelwahab Doukkali, la douceur de ses mélodies rendent le dialecte marocain poétique à souhait plein de rondeur et d’élégance. Artiste à polémique mais aussi à succès, il connut le Caire et est revenu au Maroc pour vivre de son art.

Nass el Ghiwane est un groupe musical originaire d'un quartier populaire de Casablanca. Leur musique a marqué toute une génération de marocains qui se retrouvaient par milliers lors de leurs concert pendant les années 70. A leur tête Laarbi Batma, illustre poète qui s'inspirera de la musique Gnawa et du rock occidental en utilisant des d'instruments traditionnels comme le gembri.

La richesse musicale marocaine est à l'image de la diversité culturelle du Maroc où la musique andalouse comme la musique Gnaoua, Sahraouie etc est appréciée dans l'entièreté du royaume. La musique marocaine est bien évidemment plus diverse que les mouvements ci-dessus , chaque région a ses rythmes, ses mélodies faisant ode à son histoire, ses traditions, sa puissance. Elle représente la diversité culturelle d'un pays qui réunit tous ces richesses sous autour de l'identité marocaine unique.

peintres

Quant aux peintres, certains sont connus sur la scène internationale et ont même vendus leurs oeuvre à des millions d’euros.

Ahmed Cherkaoui, et son tableau “ le talisman rouge” à été vendu à 3,5 millions de dirhams.

Hassan El Glaoui, fils du pacha de Marrakech, a vu une de ses gouaches représentant une fantasia, que lui avait commandé Feu Sa Majesté Hassan II en 1967, vendue en 2009 pour 1,38 million de dirhams.

Chaïbia, dite la Naïve, avait un don inné pour la peinture.C’est une des peintres marocains les plus connues à ce jour. A son décès en 2004, son oeuvre « Mon village Chtouka » fut adjugée à 1,5 millions de dirhams.

Littérature

En arabe ou en français, la scène littéraire marocaine connaît beaucoup d’auteurs à succès et reste florissante.

Le premier auteur dont j’aimerai partager l’oeuvre est Mohammed Choukri avec Le pain nu. Cette lecture aura marqué mon adolescence. J’y ai découvert un monde cru autour de moi que je ne connaissais pas, que je ne savais pas appréhender. Il abordait des thèmes tabous dont on évite de parler dans un pays pudique et traditionaliste. Mohammed Choukri a parfaitement réussi à capter notre attention pour décrire un pays changeant au travers de son adolescence vagabonde face au manque de foyer, d’amour, de père, d’opportunités et de nourriture.Un classique que je recommande à tous.

J'ai également découvert Abdellah Taïa au travers de son livre Lettre à un jeune marocain où il a demandé à 17 marocains d’écrire une lettre à un jeune marocaine. La diversité des messages et thèmes en fond le succès. Je vous le conseil à tous.

Tahar Ben Jelloun est un mastodonte de la littérature marocaine.Il est lauréat du prix Goncourt pour son roman La Nuit sacrée et reçoit également la Légion d'honneur en 2008. J'avais lu son oeuvre Le bonheur conjugal. Autant vous dire qu’il m’a marqué. Il décrit une relation conjugale avec les zones d’ombres d’un couple mal assorti avec d’une part la vision et le ressenti de l’homme et de l’autre la femme. Lui, artiste, séducteur, se voit touché d’un AVC qui en fait un pur légume, de l’autre côté, elle, plus jeune que lui de 14 ans, venant d’une famille modeste, trahie, ne pense qu’à se venger. C’est une histoire choc mais elle garde son charme notamment grâce à la plume de l’auteur. Il écrira également Harrouda qui raconte l'histoire d'un notable marocain tir richesse de l'exploitation de la classe ouvrière.

Abdelkabir Khatibi initie les formats biographiques avec La mémoire tatouée jouissant d'une grand succès.

Ahmed Sefriou, considéré comme l'un des fondateur de la littérature maghrébine d'expression française, met en reliefs les transformations de la société marocaine en pleine indépendance. Il écrira Le Jardin des sortilèges qui regroupe des contes issus de l'oralité traditionnelle marocaine.

Mohamed Zafzaf, auteur marocain dont les textes ont été écrits en arabe et dialectal marocain. Ils ont été au plus près de la réalité marocaine. Parmi ses oeuvres Hiwar fi laylin moutaakhir (dialogue au bout de la nuit) en 1970 et La Femme et la Rose en 1970. En 2002, un prix du roman arabe portant son nom a été créé à son hommage dans le cadre du festival d'Asilah.

Leila Abouzeid, écrivant en arabe également est une des première écrivaine à voir ses oeuvres exportées et traduites en anglais. Elle publie en 1980 Am Al-Fiil (en français : « Année de l'éléphant »). Il est traduit en anglais en 1990, et seulement en 2005 en français. Ses écrits parlent souvent de la condition féminine au Maroc et de l’émancipation des femmes.

Fatima Mernissi, est une des figures du féminisme marocain. Son oeuvre littéraire ne cessera de lutter pour cette cause tout en dénonçant le patriarcat, pour exemple Rêves de femmes : une enfance au harem écrit en 1997. Elle a reçu différents prix dont le prix littéraire du Prince des Asturies en 2003 et le prix Erasmus en 2004 sur le thème "Religion et modernité".

Définitions:

  • (1) Makhzen : relatif aux institutions politiques et administratives du Maroc. Par extension, il définit l'Etat du Maroc.
  • (2) le Front Polisario: regroupe des groupes militants Sahraouis qui prône la libération de la région de Oued ed Dahad pour former un Etat indépendant, le RASD. Les plus importants conflits armés entre le Maroc et le Front polisario ont éclaté en 1979 où le Maroc a été vainqueur.
  • (3) Royaume Chérifien : relatifs aux souverains marocains qui ont une ascendance chérifienne soit celle du prophète Mahomet. Généralement, le royaume chérifien est généralement associé au Royaume du Maroc.

Sources:

  • Michel ABITBOL, Histoire du maroc, Perrin, Avril 2009
  • Le Maroc Médieval, Adil Boulghallat, Le Maroc Médieval. Un empire de l'Afrique à l'Espagne, Hazan Eds, Octobre 2014
  • Yousra ABOURABI, Maroc, deboeck supérieur, 2019
  • Études d'histoire marocaine, Germain AYACHE, Société Marocaine de Editeurs Réunis, 1983
  • Mohammed BENJELLOUN TOUIMI, Abdelkebir KHATIBI , Mohamed KABLY, Écrivains marocains : Du protectorat à 1965 (La Bibliothèque arabe), Janvier 1974
  • Raffaele CATTEDRA, Myriam CATUSSE, Fernand JOLY, Luis MARTINEZ, Jean-Louis MIÈGE, « MAROC », Encyclopædia Universalis 
  • Khadija MOHSEN-FINAN, « ABDELAZIZ MOHAMED (1947 ou 1948-2016) », Encyclopædia Universalis 
  • Mohammed KABLY, Histoire du Maroc, réactualisation et synthèse, Institut Royal pour la Recherche sur l'Histoire du Maroc, 2011