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La République de Namibie

"Quand vous mangez un œuf, ne méprisez pas la poule"

15 janvier 2020

La Namibie, pays des hommes braves

20 000 diamants sous la mer

Introduction chiffrée

Population : 2 397 000 (Estimation Banque mondiale pour 2018)

Superficie: 824 292 km²

Capitale: Windhoek

Devise: Unité, Liberté, Justice

Monnaie : Dollar Namibien

Hymne nationale: "La Namibie, terre des braves", 1991

Il a été écrit par Axali Doëseb, qui était le directeur d'un groupe de musique traditionnelle du désert du Kalahari. Doëseb a été choisi pour l'écrire après avoir remporté un concours organisé après l'indépendance de la Namibie en 1990.

Date indépendance : 21 Mars 1990

Indice de développement humain : 0,647 - 129e pays sur 188 (2018).

Signification drapeau Namibien:

Le rouge signifie l'héroïsme du peuple et de sa détermination à bâtir un avenir fait d'égalité des chances pour tous; le blanc représente la paix, l'unité, la tranquillité et l'harmonie; le bleu représente le ciel de Namibie et l'océan Atlantique, les ressources du pays en eau et la pluie si précieuses; le soleil jaune représente le pouvoir et l'existence; le vert symbolise la végétation et les ressources agricoles.

Bantous et Khoisans

Si le pays ne compte que 2 millions d’habitants, il recense 26 langues différentes et environ 80 dialectes.

Historiquement, on distingue deux grandes catégories de populations : les bantous et les khoisans (ou Khoikhoi).

=> Parmi les Bantous: les Héréros, les Himbas, les Kavangos, les Owambos, les Himbas et les Ambos.

=> Parmi les Khoisans, on retrouve les Namas, les Damaras et les Sans (ou Bushmen - signifiant en néerlandais littéralement - Hommes de la forêt - Bosjemans).Les peuples Khoisans sont dit “pastoraux” car pratiquant l’élevage, tandis que les bantous, sont davantage des chasseurs cueilleurs.

Les Khoisans se distinguent par leur langue à cliquement. Les néerlandais les ont appelé “Hottentote” qui évoque le bégaiement pour dénigrer leur langue. Hottentote, un mot qui doit vous rappeler la Vénus Hottentote, une histoire bien sombre qui suscitera profondément votre indignation. Je ne manquerai de vous la raconter.

Les Sans, habitants les plus anciens de l’Afrique Australe, sont connus pour leur art rupestre bien distinctif qui pourrait bien dater de près de 45 000 ans. Parmi ces oeuvres, des peintures mais aussi des “Pétroglyphes” (sculptures sur pierre) représentants des animaux et de scènes du quotidien ainsi que leurs cérémonies religieuses.

Les Héréros sont un peuple bantous de Namibie. Ils sont connus pour avoir été victimes d’un génocide après qu'ils se soient soulevés contre la violente colonisation allemande. Entre 1904 et 1911, la population Héréro du Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie) passe de 80 000 à 15 000 individus. Beaucoup d’entre eux sont tués dans le camps de concentration de Shark Island ou soumis à des travaux forcés. Les pires atrocités sont réalisées au nom de la "science" dans l'objectif justifier la supériorité des blancs sur les noirs. En effet, des femmes sont contraintes de faire bouillir la tête des prisonniers morts afin de gratter leur peau avec des bouts de verre pour qu’ils soient étudiés en Allemagne par Christian fetzer, un universitaire vraisemblablement sanguinaire et profondément idiot.

En 2001, 20 crânes sont rendus par l’Allemagne à la Namibie- La blague - Et Shark Island n’est toujours pas reconnu comme un lieu de mémoire.

Aujourd’hui et chaque année, les héreros assurent le devoir de mémoire en exigeant de l’Allemagne excuses et réparations pour cet événement tragique de leur histoire et toutes les terres prisent de force dont bénéficient encore aujourd’hui les descendants de colons.

Petites parenthèse, les femmes héreros ont un style vestimentaire distinctif. On dit que leurs robes comportent sept jupons. Les femmes des colons allemands ayant peur que leur maris ne soient attirés par des femmes Héréros en voyant leur poitrine, leur imposent de longues robes et de chapeau de style victorien appelés Hererotracht.

Les Himbas sont des bantous sont venus de l’Est et se sont installé en Afrique Australe. Ils seraient originaires du Nil et apparentés de manière lointaine aux Masaïs. Les bantous sont, avant tout des agriculteurs sédentaires qui maîtrisent le fer.

On distingue les femmes himbas par leur grande coquetterie. En effet, elles pratiquent de nombreux soins du corps et capillaires en accord avec le climat aride dans lequel elles vivent.

Elles s’enduisent le corps entier d’une crème à base de graisse de vache et de poudre d’ocre rouge afin de se protéger du soleil et des piqûres d’insectes. Afin de se purifier et se parfumer, elles font brûler de l’encens. Quant à leurs cheveux, elles enduisent leurs longues tresses de la même crème pour le corps. Les hommes, quant à eux, portent des tresses, chaque coiffure ayant une signification ( puberté par exemple)

Dans chaque foyer, existe un feu qui ne doit jamais s’éteindre car il assure la relation entre le monde des vivants et celui des morts. Comme dans beaucoup de société traditionnelles africaines la société Himba est matrilinéaire ce qui signifie que la lignée est assurée par les enfants de la soeur. Par exemple, ce sont les enfants de la soeur qui héritent du bétail de l’oncle maternel.

Malheureusement, beaucoup de populations himbas font face à une modernité apportées par les touristes qui viennent les visiter comme des curiosités humaines, ce que je dénonce fortement et où certains n’ont aucun scrupule à leur échanger des objets manufacturés à faible valeur et de l’alcool contre des objets familiaux himbas. Des associations se créer pour lutter contre ce fléau et mieux accompagner les himbas dans la modernité.

La catégorisation des populations est quelque chose de très occidentale utilisée lors de l’époque coloniale pour mieux maîtriser l'approche des populations locales. Il faut la prendre à distance et ne pas considérer une homogénéisation simple de toutes ces identités.

A ce jour, je n’ai encore eu accès à des sources assez fiables et intéressantes expliquant la structure sociale et l’histoire des peuples vivant en Namibie avant la colonisation. Beaucoup encore les présentent comme un peuple de chasseurs cueilleurs ou d’éleveurs en fonction des origines de population mais rares sont celles qui parlent de leur histoire, de leur imaginaire commun avant le génocide qui les décima.

L'arrivée des européens

Au XIXe siècle, les Européens se lancent de nouveau dans l'exploration des terres du désert du Namib. Un peuple très très curieux les européens dans ces temps et sournois négociateurs...

Le pont entre ces deux cultures se fait dans un premier temps via le commerce. Les européens proposent des armes et de l’eau de vie aux namibiens contre des boeufs et autres denrées. Ce commerce plus que juteux pour les européens leurs permet de faire des bénéfices parfois à hauteur de 2000%. Les liens entre commerçants européens et chefs locaux se renforcent. Les européens parviennent à décrocher des concessions minières afin d’exploiter différentes matières premières comme le diamant, le cuivre ou l’uranium.

Jonker Afrikaner, chef de la tribu des Oorlams, distribuait des concessions dans la région du Swakop moyennant ⅛ de la valeur du cuivre extrait. Grâce à ce commerce juteux, le suédois Anderson, bien implanté et cumulant les richesses devient ” le plus grand entrepreneur de tout le pays”. De ce fait, la communauté européenne décida “out of nowhere”- sorti de nul part- de le désigner comme “ Régent des Héréros à vie”...alors que les Héréros avaient déjà un chef dénomé Kamaharero.

Dans un second temps, les missionnaires sont arrivés. Prêchant la foi chrétienne, ils s'efforcent d’instaurer la sédentarité auprès des peuples nomades. Ils condamnent et militent contre les pratiques culturelles locales (cérémonies, polygamies, croyances,...) . Cela a poussé les populations locales à la division : d’un côté celles baptisées et de l’autres celles fidèles à leurs traditions. Les coutumes européennes tentaient de s’imposer mais elles n’avaient pas toujours un grand succès.

Pour l'anecdote, en 1895 le gouverneur allemand Leutwein demanda au sous chef héréro, Kambazembi la raison pour laquelle il ne portait pas de vêtements européennes, celui-ci lui a répondu : “Je l’ai bien essayé une fois, mais alors, quand j’ai voulu compter mes boeufs, ils ne m’ont pas reconnu et se sont sauvés. Depuis, je ne recommence plus”.

Je trouve cela plein de répartie et très drôle :)

Face à peu de résultats, les missionnaires décident de faire la tournée des ambassades européennes pour demander la mise en place d’un protectorat. Le chef missionnaire Schreiber insista “ Il semble qu’il n’y ait d’autre solution que de détruire d’abord l’identité du peuple en tant que telle; ce n’est qu’après que pourra s’établir une bonne civilisation et, surtout, la christianisation”.

A la mort du chef Kamahero, son fils, Samuel Maharero prend la tête des Héréros. Il renforce la collaboration avec les colons allemands puisqu’il rétablit le traité de protection que son père refusait catégoriquement. Cette politique de collaboration a permis aux allemands, dirigés par Theodor Leutwein d’acquérir de plus en plus de terres en échanges de produits manufacturés européens. Cet événement crée un tournant dans l’histoire des Namibiens. Le chef Nama, Hendrick Witbooi est scandalisé par cette décision et est surtout peiné car il comprend que cela marque la fin de la souveraineté des peuples namibiens. Dans une lettre qu’ Hendrick Witbooi adresse à Maharero, ces quelques extraits:

Photographie de Hendrick Witbooi

“Cher Capitaine,

Vous aller amèrement regretter cet acte et éprouver des regrets éternels d’avoir céder votre pays et vos droits de gouvernement aux hommes blancs. La guerre que nous nous menons l’un contre l’autre n’est pas assez grave et dure pour vous décider à faire ce pas. Notre guerre a des enjeux précis et s’achèvera en une paix juste au moment voulu par la volonté du Seigneur ”

“Mais cette autre chose, le fait que vous vous soyez soumis au gouvernement des blancs, en croyant de surcroît avoir agi avec sagacité, ce sera comme si vous portiez le soleil sur le dos. Je ne sais pas si vous avez assez réfléchi à la portée de cet acte et si vous avez bien compris ce que le fait de vous placer sous protection allemande veut dire. Je ne sais pas si, vous et le peuple Hérero, comprendrez les coutumes, les lois et manières d’agir de ce gouvernement et si vous pourrez longtemps vivre en paix sous cette domination”....

En effet, Hendrick Witbooi avait raison, il était déjà trop tard, les dés de la conférence de Berlin étaient déjà jetés, le sort des pays africains étaient en train de se décider (sans eux et à leur détriment)…

Le génocide allemand

En 1870, l’Allemagne peine à amorcer son industrialisation et marque un retard par rapport aux autres pays industrialisés. Elle connaît un énorme crise économique car elle ne parvient plus à vendre ses surplus de marchandise notamment à cause de la chute des cours mondiaux de blé. L’Allemagne avait grand intérêt à trouver un nouveau marché pour écouler ses stock. “ Le capitalisme allemand avait amorcé son virage impérialiste”.

Pour l’Allemagne, la solution était claire, il fallait des colonies. Mais lesquelles?

En 1883, un commerçant allemand du nom de Adolf Lüderitz conclu deux contrats avec le chef Nama pour l’acquisition de terres dans l’espoir de trouver des diamants. Il acquiert Angra pequea (Lüderitz Bay) et une bande côtière. Le Bismark saisit cette occasion pour annoncer le 24 avril 1884 que l’Angra Pequea est désormais sous protection allemande. Le Ministère des Affaires Etrangère encourage Lüderitz à acquérir toute la côte jusqu'à la frontière portugaise. Ces acquisitions prenant du temps, il envoie des émissaires conclure des traités de protection et installe des bâtiments de guerre sur toute la côte. La conférence de Berlin approchant à grand pas, il devait s’assurer ce territoire et éviter toute convoitise d’une autre puissance.

Ces traités contenaient les points suivants:

“Les chefs devaient s’engager à :

  • ne pas conduire de traités avec les autres nations, ni à céder de terres à d’autres nations ou à leurs ressortissants, sans l’accord du gouvernement allemand

  • protéger la vie et le propriété des ressortissants allemands

  • autoriser ceux-ci à commercer sans entrave sur tout son territoire

  • transférer son pouvoir de juridiction aux autorités allemandes si l'intéressé était européen.

En contrepartie, le gouvernement allemand promettait au chef et à la tribu sa “protection”, c’est à dire s’engageait à reconnaitre et à faire respecter le pouvoir juridique du chef sur ses propres sujets, et à veiller à ce que les Européens respectent les us et coutumes du pays.”

Lüderitz acquit son premier territoire, la baie d’Angra Pequena pour 100 livres sterling et 200 fusils. (Quand on voit les prix de l’immobilier actuel….)

Les allemands et la Schutztruppe (troupes coloniales et indigènes allemandes entre 1890 et 1918) s'établit désormais sur le territoire namibien.

Leur objectif, mettre fin à la menace Hendrik Witbooi, chef Nama, qu’il définissent comme “l'artisan d’une paix menaçante” entre Namas et Héreros.

Les allemands attaquent une première fois. Ils tuent 86 Namas, brûlent le village et font 78 prisonniers. Cependant, Les guerriers parviennent à s’échapper. Ils commencent une rébellion efficace contre le colonisateur. Hendrick Witbooi gagne en pouvoir et met sous sa protection toutes les routes et voies commerciales. La conquête allemande tourne au fiasco.

De 1894 à 1904, Leutwein est promu à la tête du corps allemand. Sa stratégie, diviser pour régner. Dans ses mémoire, il indique que sa stratégie “ était fondée sur le présupposé que l’on parviendrait toujours à diviser les indigènes par voie diplomatique et à jouer une tribu contre l’autre…”

Compter sur l’acceptation innocente des chefs des royaumes locaux était une illusion. La plupart sont récalcitrant face à toute sorte de domination. Pour Leutwein, la solution la plus efficace était la menace par les armes. Il tue des chefs locaux, confisque les armes et le bétail. Ces meurtres, seront l’outil principal de négociation de Leutwein avec d’autres chefs. Ces derniers n’ont d’autres choix que de se soumettre ou partir. Reste Witbooi qui refuse la soumission. Quelques extraits des échanges :

Leutwein :

“... Que vous refusiez de vous soumettre à l’Empire allemand n’est ni un péché ni une faute, mais c’est dangereux pour l’existence du protectorat allemand…”

Witbooi le 26 août 1984.

“... Par cette façon d’agir ainsi que par cette guerre, vous avez miné la considération et le respect que j’avais, au nom de l'empereur, pour les hommes blancs.”

Ce dernier finit par se soumettre et de collaborer avec les allemands tout en neutralisant les derniers foyers de révolte.

Du côté Hérero, Samuel Maharero, fils du chef Kamaherero, signe rapidement le traité avec les allemands...Ils pensaient que les allemands allaient le soutenir à soumettre les autres chefs Héreros à lui … #Tchip...

Les colons allemands entament sereinement l’appropriation des terres par des confiscations successives, limitant les droits de propriété des chefs et des habitants, à travers la menace, l’intimidation par les armes et les contrats de propriété douteux.

Le bétail, principale source de richesse et aussi de rendement agricole (boeufs de trait) sont largement confisqué par l’administration allemande.Terres perdues, richesses volées, seule la force de leur bras pouvait leur permettre de se nourrir. Certains demandaient du travail dans l’administration coloniale, d’autres dans la construction des chemins de fer… d’autres malheureusement s’en tenaient à la charité des missionnaires.

En 1904, un soulèvement guette, les Héreros et les Namas veulent faire front à la domination sanglante et injustifiée des colons allemands.

Les Héreros entrent en guerre contre les allemands. C’est la bataille du Waterberg. Maharero, fini par entendre la mise en garde qu’ Hendrick Witbooi avait lancé contre les traités de protection.

Maharero espérait rallier Witbooi à la guerre. Mais leurs communications avaient étés interceptées par les allemands les empêchant de se coordonner. Les Héreros, comme les Namas, voient leur lutte étouffée.

Le Général Von Trotha, réputé sanguinaire et sans pitié est envoyé pour mettre fin à la rébellion.

“A l’intérieur des frontières allemandes, chaque Herero, avec ou sans fusil, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n’accepterai plus ni les femmes ni les enfants; je les refoulerai vers leur peuple ou ferai tirer sur eux. Telle est la parole que j’adresse au peuple Herero.”

En d’autres termes, le général signe le traité d’extermination massive des populations Héreros (femmes et enfants inclus). Les Héreros étant en faible nombre après le massacre, les derniers survivants fuient vers le désert (vers le Botswana). Les points d’eau empoisonnés par les colons et les conditions climatiques les poussent à mourir. C'est ce que l'on nommera le génocide Hérero.

En deux années de guerre, les allemands ont exterminés les ¾ de la population Héreros. De 1904 à 1907 c'est au tour des Namas, menés par Cornelius Frederic, de se soulever et d'être anéantis: la moitié de la population est massacrée. Ils finissent par être asservis pour construire les infrastructures de la colonie (chemins de fer..) au titre de travailleurs au service des colons. En un an les populations locales passent de 70.000 à 16.000. Les morts sont enterrés à moins d’un mètre du sol. Aujourd’hui, Les cimetières sont des vastes champs sans sépulture où les os sont à même le sol. Les survivants sont parqués dans des camps de travaux forcés dans des conditions extrêmement rudes où ils sont numérotés et enchainés. Dans des archives, les prisonniers sont comptés et leur date de mort pour principale raison l’épuisement.

Aujourd’hui, partout sur les maisons est annoté la date “1906”, rappelant la date du massacre.

Se met en place une politique purement raciste et ségrégationniste par les allemands. Les déportations se multiplient de façon à ce que les namibiens se retrouvent “ disséminés pêle-mêle partout, en ville, dans les ports, sur les chantiers ferroviaires et routiers, dans les mines ou dans les fermes”.

Les terres sont donc bien évidemment confisquées et seuls les blancs ont le droit et accès à la propriété. L’exploitation minière reprend, permettant de financer les activités de la colonie.

Les rendements économiques escomptés n’étant pas aux niveau des attentes, les velléités expansionnistes commencent à se calmer petit à petit (la fertilité des sols étant faibles car … le Namib étant un désert ...#HelloooW ) . Ces actions militaires suscitent de vastes controverses en Allemagne où l'on considère, en général, que les 600 millions de reichsmarks investis dans ces campagnes représentent une somme démesurée au regard de l'improductivité du territoire.

Après leur avoir retiré leur terre et volé leur mode de vie, s’en suit une déstructuration culturelle par les missionnaires, sous l’égide et l’excuse de l’éducation des “indigènes” (je n'aime pas du tout ce mot).

“Je mets donc en tête du programme d’éducation l’exigence suivante : que l’on éduque les nègres au travail. Je viens d’énoncer le principe fondamentale de l’éducation des indigènes.

Conseil de lecture:

Le mandat de la Société des Nations

La première guerre mondiale a eu raison de l'Allemagne qui s'est affaiblit en son coeur mais également dans sa colonie.

En 1914, la Grande Bretagne ordonne une action militaire Sud-africaine pour envahir la colonie. Le 9 juillet 1915, l’Allemagne capitule.

Rapidement les namibiens ont compris que la chute de l'Allemagne ne signifiait pas leur libération totale, bien que les anglais leur avaient fait croire cela afin d'assurer leur soutien contre les allemands.

Dès la défaite de l’Allemagne, une redistribution du territoire colonisé était discuté entre les alliés (France, Angleterre et Empire russe ). Sans prendre de décision, ils décident de se tourner vers une nouvelle institution fraîchement créée, la SDN (Société des Nations), censée assurer la médiation entre les pays et arbitrer les conflits. L’empire coloniale a donc été divisé sous l’égide de la SDN où certains territoires ont été confié à d’autres Etat membres sous forme de mandat afin de les aider à devenir indépendants.

L’Afrique du Sud déterminée à administrer le territoire Namibien - appelé à l’époque le Sud-Ouest Africain (SOA) - lobbye pour que la SDN leur donne un mandat spécial sur ce territoire.

Le 17 décembre 1920, un mandat de type “C” est confié à “ Sa Majesté Britannique pour être exercé pour son compte par le gouvernement de l’Union Sud-Africaine” afin que celui-ci puisse “promouvoir au maximum le bien être matériel et moral, et le progrès social des habitants du territoire”. Ce mandat permet les pleins pouvoirs administratifs et législatifs sur le territoire comme partie intégrante de l’Union Sud Africaine.

Confortablement installés, L’Union Sud-Africaine instaure une politique foncière raciste et inégalitaire. Elle reprend toutes les terres et concessions minières administrées par l’Allemagne et entame une expropriation massive des namibiens et ne leur laisse que des terres désertiques.

Ils poussent nombres de Boers (pionniers blancs d’Afrique du Sud) pauvres à s’installer dans ces terres volées . La population blanche a grimpé de 19 700 en 1921 à 73 460 en 1960. Dès lors, des lois ségrégationnistes se sont mises en place:

  • Vagrancy Proclamation (proclamation sur le vagabondage): consiste à réprimer tout oisiveté et inconduite. S’il est reconnu coupable, le condamné endure une peine de 12 mois de prison et 200 rands d’amende.

  • Masters and Servants Proclamation : Loi sur les relations entre maîtres et serviteurs. Rend coupable un travailleur africain qui déserte, fait preuve de négligence dans son travail ou s’absente est passible de prison.

  • Native Administration Proclamation : interdit aux colonisés de se déplacer librement

La SDN n’ayant pas fonctionné, un certain vide permet libre champ à l’Afrique du Sud. L’ONU reprend les rennes en 1945. L’Afrique du Sud souhaite intégrer le Sud ouest Africain (la Namibie) à son territoire. En 1948, L’Afrique du Sud décrète l'apartheid et ne manque pas de l’appliquer à désormais sa colonie niant l’autorité de l’ONU...

En 1960, les pays africains membres de l’ONU engagent une action contre l’Afrique du Sud à la cour de justice internationale. Mais l’efficacité administrative étant clairement discutable, l’affaire est classée sans suite.

En 1964, le Conseil de Sécurité soutient la résolution 276 de l’Assemblée Générale qui confirme que le mandat sud-africain est terminé et la présence des autorités sud-africaine en Namibie est interdite.

Désormais La Namibie est sous la responsabilité directe de l’ONU. Cette dernière entame le transfert de pouvoir au peuple namibien. Le Conseil pour la Namibie a créé un passeport spécial de l’ONU pour les Namibiens, fournit une assistance financière et technique pour les réfugiés et fait un travail d'information sur ce qui se passe en Namibie.

L’Afrique du Sud demeure soutenue par les puissance occidentales et reste convaincue de sa légitimité sur le territoire namibien. Ce n’est qu’à partir de l’intensification de la lutte armée en Namibie et la défaite du colon portugais en Angola et Mozambique que la position de l’Afrique du Sud commence à s’affaiblir.

La SWAPO

Durant toute cette histoire de répression, de racisme et de colonialisme, les namibiens n’ont jamais cessé de se révolter. Les témoignages des namibiens se multipliant ont été remontés à la communauté internationale via l’ONU. On y dénonçait toute la “misère matérielle et psychologique” afin de mettre fin au mandat Sud-Africain.

Par ailleurs, les soulèvements et campagnes des sud-sfricains dans les années 50 ont poussé des migrants namibiens au Cap et des étudiants en Afrique du Sud à mener une lutte afin de s’émanciper de ces répressions.

En 1953 est créée la SWA (South West Africa) Student Body devenue la SWA Progressive Association ainsi que la “Ovamboland People’s Organisation” (OPC) devenue “Ovamboland People’s Organisation (OPO) en 1958 - Ovamboland étant un bantoustan - région créée pendant l'apartheid qui regroupait des populations noires, celui d’Ovamboland regroupait la population des Ovambo -

En 1955 est créée la SWA National Union (SWANU) devenue en 1960 la SWA People’s Organisation (SWAPO). Principal parti anticolonialiste namibien basé à Windhoek et mené par Toivo ja Toivo, aujourd’hui considéré comme un héro national en Namibie.

Toivo Ya Toivo (à droite) et Sam Nujoma (à gauche)

Leur programme d’action s'articule en trois phases:

  • Faire comprendre aux masses namibiennes qu’elles étaient seules artisans de leur indépendance

  • Préparer les masses à l’éventualité de la lutte armée

  • Assurer l'entraînement militaire et créer un réseau de guérilla dans le pays

La lutte armée commence à s’organiser et se renforce au jugement rendu par la Cour internationale de jstice étouffant l’espoir d’une Namibie libre. Le 22 août 1966, ils passent à l’action en attaquant les troupes sud-africaine dans le Nord. Cette dernière réplique en lançant une rafle sanglante. Les inculpés, dont Toivo ya Toivo, sont sévèrement torturés et subissent de lourdes peines de prison. La SWAPO est, de fait, considérée comme une organisation terroriste et communiste par l’Afrique du Sud.

( extraits de sa déclaration des membres de la SWAPO)

“ Dès le moment de notre arrestation nous avons eu le sentiment que nous n’étions pas jugés par nos pairs mais par nos maîtres”

- discours de Toivo Ja Toivo -

“Seul celui qui n’est pas Blanc et qui a souffert comme nous a le droit de dire si nos griefs sont prétendus ou non”.

“Pour nous, nous avons toujours eu le sentiment que nos maîtres voulaient nous laisser dans l’ignorance pour leur propre bénéfice”

“J’ai compris, peu à peu, que nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les Nations Unies ou l’Afrique du Sud, ou qui que ce soit d’autre, nous fasse cadeau du progrès. Nous devons travailler et lutter pour l’obtenir, et je suis d’avis que nous ne serons à même de progresser qu’en tirant les leçons de nos propres expériences et de nos propres erreurs.”

“La question n’est pas tant de savoir si l’Afrique du Sud nous traite bien ou mal: la question est que le Sud Ouest africain est notre pays et que nous voulons être nos propres maîtres.”

“ Ce n’est que lorsque nous aurons acquis notre indépendance que le combat cessera; ce n’est que lorsqu’on nous aura rendu notre dignité d’hommes égaux aux Blancs qu’il pourra y avoir la paix entre eux et nous”.

Les luttes et protestations s'enchaînent tout en démontrant qu’ils n’étaient pas membres d'une organisation terroriste comme le prétendait l’Afrique du Sud, ce qui a permis à la SWAPO d'être reconnue par l’Assemblée générale de l’ONU comme “authentique représentant du peuple namibien” en 1973. L’OUA (Organisation de l’Unité Africaine - ancêtre de l’Union Africaine) en fait de même.

Les vagues de décolonisation bien amorcées, les systèmes colonialistes sont accusés. L’Afrique du sud décide de concentrer son action diplomatique sur la propagation de l’idée que la SWAPO était une organisation qui ne représentait par l’intérêt de l’ensemble de la population namibienne et surtout de la décrire comme une organisation belliqueuse. Une conférence est donc organisée en 1975 dite de la Turnhalle dont le but était de discuter de “l’avenir constitutionnel du territoire” dans le cadre d’un conseil consultatif multiracial (Advisory Council) où sont représentés des “chefs et notables sélectionnés parmi les divers groupes de Noirs et de Métis”. Une profonde mascarade, où l’Afrique du Sud voulait montrer à la communauté internationale qu’elle intégrait les colonisés dans ses prises de décisions.

Il en sortira tout de même un projet “promettant l’abolition de la discrimination raciale et l’interdiction de “partis marxistes” faisant allusion à la SWAPO.

La SWAPO décide finalement de boycotter cette conférence et mène une guérilla contre les troupes sud-africaines. Elle se base en Angola et en Zambie. En parallèle les Nations Unis, dans la résolution n°385 de l’Assemblée Générale apporte leur soutien total à la lutte armée de la SWAPO.

Dès lors le conseil de sécurité accorde 7 mois à l’Afrique du Sud pour tenir des élections libres sous contrôle onusien.

Le 18 mars 1977,le principe d'un gouvernement à trois niveaux est adopté : un pouvoir central, des autorités locales à base éthnique et des autorités municipales. L'Assemblée Nationale sera élue au suffrage indirect par l'intermédiaire d'assemblées locales.

C’est Mburumba Kerina, résistant, qui donne le nom de Namibie au pays afin de valoriser l'identité nationale.

À partir d'octobre 1977 et jusqu'en juillet 1979, la quasi-totalité des lois d'apartheid sont abrogées à cause de la pression de la communauté internationale et de la guérilla.

La Republique de namibie

La SWAPO était décrite comme un mouvement “ marxiste” par Pretoria. N’oublions par qu’en période d’apartheid, tout ce qui peut s’apparenter à de l’égalité sociale est profondément mal vu. Dans le programme de la SWAPO en 1976 on retrouve les éléments suivants:

  • principe d’une société sans classe et l'élimination de tout impérialisme et de colonialisme.

  • un rééquilibrage du secteur économique essentiel pour sortir de la dépendance à l’Afrique du Sud et pour cela un économie mixte à secteur étatique dominant est préférable

  • l’éducation gratuite et universelle

De plus, le contexte d'hégémonie géopolitique des USA et le pression de l’Afrique du Sud autour de ses voisins ne permettait pas à la Namibie d’envisager un développement non capitaliste en particulier en pleine période d’apartheid.

La pression de l’ONU et des Etats-Unis finissent par poussent l’Afrique du Sud à accepter l’indépendance de la Namibie mais qui reste encore longue et différée à cause de l’Afrique du Sud qui ne cesse d’user de stratège pour ne pas libérer ce territoire.

En 1989, des accords sont signés sous l'égide des Nations-Unies pour une transition vers l'indépendance de la Namibie. En 1989, la SWAPO gagne les premières élections générales auxquelles elle participe.

Après 30 ans de lutte, le 21 mars 1990, la Namibie est finalement déclarée indépendante en 1990. Sam Nujoma est le premier président de la Namibie. La SWAPO est majoritaire et ses représentants dirigent, depuis, le pays. En 1992, se déroulent les premières élections municipales post-indépendance.

En 1994, l'enclave sud-africaine de Walvis Bay (principal port du pays) est cédée à la Namibie.

En 2005, Sam Nujoma passe la main à son successeur Hifikepunye Pohamba. La SWAPO est le parti ultra dominant à l'Assemblée nationale.

En 2014, la Namibie a été le premier pays africain à introduire le vote électronique. Hage Geingob, après avoir été premier ministre de du 21 mars 1990 au 28 août 2002 et de nouveau du 4 décembre 2012 au 21 mars 2015 est élu président de la République.

Economie

Forte de la richesse de son sol, aujourd’hui l’économie namibienne est tirée par le secteur minier. De ce fait, la croissance économique est de l’ordre de 5% par an.

Le sol namibien est riche de métaux non-ferreux et précieux dont l’argent et le diamant. Le diamant qui était extrait lors de la colonisation par la société sud africaine De Beers et est aujourd’hui exploité par Namdeb Diamond Corporation, une entreprise détenue à part égale entre l’Etat Namibien et De Beers . Le diamant extrait n’est pas transformé. Il reste soumis aux fluctuation de marché des matières premières.

Concernant le secteur primaire, il faut noter que les terres agricoles exploitables sont à 45% la propriété de descendants de colons blancs qui produisent 80% de la production agricole. Ce secteur emploi beaucoup de travailleurs noirs. L’Etat n’a pas conduit de grande politique agraire de peur de réduire sa rentabilité

Le premier partenaire commercial de la Namibie est aujourd’hui la Chine, suivi de l’Afrique du Sud dont 85% des importations en proviennent ou y transitent. Le principal marché de la Namibie est l’Union Européenne (72%) pour les diamants.

Politique étrangère

La Namibie fait partie de l’organisation des pays de l’Afrique Australe et y est fortement impliquée. D’août 2018 à août 2019, à l’occasion du 38 sommet de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe), La Namibie a présidé cette organisation, laissant le flambeau aujourd’hui à la Tanzanie. Elle a également présidé d'août 2013 à 2014, la commission de défense et de sécurité de la SADC en supervisant les élections de Madagascar en 2013.

Elle fait également partie de l’Union Africaine et de l’ONU, deux institutions l’ayant soutenues dans sa lutte pour l’indépendance. La Namibie croit à la démocratie et au multilatéralisme. Elle a rejoint en 2014-2016 le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

En juillet 2018, lors du Sommet de l’Union africaine de Nouakchott, la Namibie a ratifié l’accord sur la « Zone de libre échange continentale africaine » (ZLEC).

La Namibie garde de bonnes relations avec ses soutiens historiques qui l’ont aidé dans sa lutte pour l’indépendance, notamment le bloc des non-alignés et communiste.

La Namibie étant en recherche accru d’investissement étranger à des fins de développement, entretien des liens diplomatiques et économiques avec de nombreux pays émergents tels que les BRICS (Brésil/Russie/Inde/Chine/Afrique du Sud) faisant de la Chine en 2018, son premier partenaire économique.

Les ressources minières de la Namibie (notamment l’uranium) intéressant la Chine permettent le lancement de projets d’infrastructure d’ampleur (projet portuaire de Walvis Bay et projet aéroportuaire Hosea Kutako de Windhoek). De plus en plus de chinois décident de s’installer en Namibie. Aujourd’hui ils seraient plus de 40 000. Des programmes d’échanges universitaires et des partenariats d’éducation sont également misent en place.

L’Inde développe également sa présence (prêt de 100 M$, négociation d’un accord de libre-échange que Windhoek doit mener à bien au nom de la SACU-Union douanière d'Afrique australe).

La Namibie fait également partie de l’Accord de Paris.

Ambassadeurs

Généralement, dans cette section, je propose de grandes personnalités qui ont permis de faire connaître leur paysdans le monde. Mais dans ce cas, j’aimerais mettre l’accent sur la biodiversité et l'écosystème de la Namibie. Cette région du monde abrite des merveilles écologiques rares dans un monde de plus en plus industrialisé qui donne moins de place et de considération à la nature. Une de spécificité de la Namibie est que beaucoup d’espèces sont en liberté totale et non pas dans des réserves naturelles. Je pense que cela est une conséquence naturelle du fait qu’à son indépendance en 1990, elle a été le premier pays africain à avoir inscrit la protection de l'environnement dans sa constitution. Comme animaux, on peut trouver des guépards, des éléphants, des rhinocéros, des zèbres, des oryx, des gazelles etc.

Bien évidemment, beaucoup de namibiens, ont contribué à la promotion de leur pays dans le monde entier dans différents secteurs d’activités.

J’ai en tête le grand athlète, Frankie Fredericks. Il a gagné 4 médailles d’argent aux jeux olympiques et a été le premier namibien a recevoir une médaille olympique. Il a également gagné plusieurs autres médailles d’or aux Championnats du monde, Championnats du monde en intérieur et Jeux panafricains du Commonwealth. Il a le record du monde avec, 19,92 sec, du 200 m en intérieur, avec un temps de 19,92 secondes établi en 1996. A ce jour, seul Usain Bolt a dépassé ce record.

Frankie Fredericks

Le modèle Behati Prinsloo a aussi un aura mondial. Elle est un mannequin reconnu mondialement, depuis 2009, elle est un mannequin officiel de Victoria secret.

Marlice van Vuuren, est une conservationniste très connu qui gère un sanctuaire sanctuaire de la faune sauvage de Naankuse (« Dieu nous protège », dans la langue des Bochimans), dans le centre de la Namibie. Grâce à son travail, elle a attiré l’attention d’Angelina Jolie qui s’est prise de passion et d’amour pour ce sanctuaire. Elle a même décidé d’accoucher d’un de ces enfants biologiques, Shiloh, en Namibie et participe au financement de ce sanctuaire pour aider la fondatrice a s’occuper des guépards orphelins.

Marlice van Vuuren

Un photographe que j’adore Kyle Weeks. Bien que vivant entre Cape Town et Amsterdam, il est profondément inspiré par son pays natal. Il a réalisé des clichés modernes sur le quotidien en Namibie, autour de la mode et de la créativité, loins des clichés touristiques habituels. Il a également fait une seconde série de portraits sur les jeunes hommes Ovahimba

Paul Van Schalkwyk, réalise à son tour des clichés à couper le souffle sur les paysages et la nature namibienne. Sa mort tragique en 2014 laissera en héritage des vues inimitables de la nature atypique de ce beau pays.

Inatu Indongo, est une des premières femmes noires, native namibienne a avoir ses oeuvres exposées au musée national de Namibie. Elle est connue pour ses collages et ses oeuvres mélangeant différentes textures.

Samuel Mbingilo est un artiste namibien né au Owakazizi dans la région d’ Oshikoto . Il réalise des oeuvres sur des cartons ravivés et réanimé par des couleurs flamboyantes, illustrant les portraits et surtout l’âme de l’Afrique. Il est malheureusement subitement mort en 2002 à l’âge de 26 ans.

John Muafangejo est un des sculpteur namibien les plus connu dans la scène artistique mondiale et est reconnu comme un des artistes les plus important de son pays. Ses linogravures sont de puissantes représentations de personnes et d'événements, exprimées en images en noir et blanc. Il est malheureusement mort sans avoir pu vivre l'indépendance de son pays mais il aura continué à lutter à travers son art.

Ndasuunje “Papa” Shikongeni est un artiste brillant mais les sculptures en papier mâché, décrites comme dégageant une forte énergie jeune. Ses pièces sont fondées sur l'ordre rituel et la spiritualité et il utilise la superposition comme une forme d'expression culturelle.

John Muafangejo - Giraffe 1979  

^^ Les Girafes ma passions ^^

littérature

La littérature namibienne et très récente et pour beaucoup se concentre sur le génocide etles blessures du passé, ce qui est tout à fait normal au vu du devoir de mémoire. J’ai le souvenir d’un reportage sur Arte de librairies en Namibie qui proposaient encore des livres d’auteurs parlant de la nostalgie de la colonie allemande… je trouve cela écoeurant d’avoir la nostalgie d’un génocide … peut-être parce qu’ils n’ont pas été eux même pourchassés dans le désert et exterminés… #Nocomment.

Pour en revenir aux auteurs namibiens, je retiens Joseph Diescho, auteur et analyste politique qui a écrit en 1988, “Born of the Sun”, premier roman écrit par un natif namibien. Une joli histoire, impactante qui met en perspective la vie des namibiens dans les mines d’or.

Remy Ngamije est un auteur new generation de la Namibie. Il a une écriture moderne, fun et décomplexée que je conseille. “The eternal audience of one” est une de ses nouvelles les plus connues qui reprend les résultats de toutes les interactions entre la Namibie et ses voisins.

Enfin, je tenais à introduire Hendrik Witbooi dans la section littérature également et non pas qu’Histoire. En plus d’avoir lutté jusqu’à sa mort pour la souveraineté de son peuple et de ses concitoyens, il n’a cessé d’user de tous les moyens pour le faire, la force mais aussi la négociation et l’échange. Aujourd’hui c’est un héro national en Namibie et son portrait figure dans les billets de banque. Ses échanges et lettres avec les colons allemands ont été rassemblé dans un livre qui s'appelle " Votre paix sera la mort de ma Nation..."

Sources:

  • Charles CADOUX, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Reginald H. GREEN, « NAMIBIE », Encyclopædia Universalis
  • I. DIENER, Namibie: une histoire, un devenir, Karthala, 2003
  • I. DIENER & O. GRAEFE dir., La Namibie contemporaine, Karthala-U.N.E.S.C.O.-I.F.R.A., Paris, 1999
  • M. AICARDI DE SAINT PAUL, Namibie, un siècle d'histoire, Albatros, Paris, 1984
  • Namibia: Genocide and the Second Reich, BBC, 2005 - Youtube https://www.youtube.com/watch?v=Rbon6HqzjEI