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La république du Sénégal

"On ne castre pas deux fois un taureau"

22 mars 2020

"Nations Nègres et culture"

Nangadef ? Mangui fi rek

Introduction chiffrée

Population: 15,7 millions d’habitants (Agence nationale de statistique et de la démographie, 2018)

Superficie: 196 722 km²

Capitale: Dakar

Langue(s) officielle(s): Uniquement le Français. Les langues courantes sont Wolof, Diola, Malinké, Pular, Sérère et Soninké

Monnaie: Franc CFA

Date d'indépendance: 4 avril 1960

IDH: 0,505/1 (2017) - 204e

Devise: “Un peuple, un but, une foi” - Cette devise est un héritage de la Fédération du Mali. En effet, le Mali actuel a la même.

Signification du drapeau sénégalais: Il est composé de trois bandes verticales : Verte, jaune, rouge, avec une étoile verte au centre de la bande jaune. Le vert est le symbole de l’espérance. Le jaune est la couleur la richesse et le résultat du travail. Le rouge rappelle la couleur du sang, du sacrifice de la nation. L’étoile à 5 branche représente l’ouverture du Sénégal vers les 5 continents. De couleur verte elle porte les valeur de l'espérance.

Hymne nationale: "Le Lion rouge", également dite "Pincez tous vos koras, frappez les balafons", est l'hymne national du Sénégal. L'hymne du Sénégal a été crée par Léopold Sedar Senghor.

Le Sénégal est le fruit de nombreux mouvements de populations donnant naissance à des grandes civilisations. Les chants de griots et le travaux des historiens nous offrent l’opportunité d’accéder à cette belle histoire. On donne aux peuls des origines éthiopiennes et somaliennes du fait de leurs caractéristiques physiques (teint clair, traits fins) et de leurs activités d'élevage. Quant aux Sérères, Cheikh Anta Diop, indique qu’ils viendraient du Sud de l’Egypte. Les Diolas de Casamance, seraient des descendants des Baïnouks .Les Dakarois de la presqu’île du Cap Vert appartiendraient au peuple Lébou que l’on associe souvent au Wolofs car leurs langues sont très proches.

Les groupes culturels sénégalais

Mais intéressons nous de plus prêts aux sénégalais et aux groupes culturels qui les constituent.

Les Wolofs représentent plus de 50 % de la population sénégalaise. Ils descendent pour la plupart du royaume Djolof dont la tradition orale raconte qu'il a été fondé par Ndiadiane Ndiaye. Le delta du fleuve Sénégal a toujours été le berceau de la culture wolof. Le totem de la famille N'diyae est le lion. La communauté wolof est essentiellement musulmane et elle est composé de différentes confréries dont les Mourides et les Tidjanes.

Les peuls et toucouleurs représentent 20% de la population sénégalaise. Ils sont appelés Halpulaars, signifiant, "ceux qui parlent peuls". On retrouvent les peuls dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest ( Mali, Guinée, Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Bénin...). Traditionnellement, ce sont des pasteurs, à la tête de grands troupeaux de bétail.

Les Sérères représentent 10% de la population et se concentrent dans la région du Sine-Saloum.

Les Diolas, comptent 4% de la population. Ils sont originaires de la région de Basse-Casamance. Les habitants de Casamance ont fortement résisté à toute intrusion étrangère et sont parmi les derniers à s'être rendu à la France en période de conquête.

D'autres groupes culturels existent au Sénégal : les Baïnouk, les Balantes, les Manjaques, les Mancagnes les Karones, les Bandials, en Casamance ; D'autres se rattachent au grand groupe des Mandingues : Malinkés, Socés, Bambaras, Soninkés ; ceux qui vivent sur les hauteurs du Sénégal oriental, autour de Kédougou : Bassaris, Bédiks, Coniaguis, Badiarankés. les Lébous très proches des Wolofs et vivant principalement sur la Presqu'île du Cap-Vert.

De l'apogée à la chute des empires

Fuyant les conquêtes arabes vers 700/ 800 ap. JC, les berbères du Maghreb se dirigent vers le Sud. Ces berbères nomades vont croiser des populations sédentaires de la région du Soudan, (équivalente à l’ensemble de la région Sub-Saharienne), un territoire fertile permettant de faire de l'agriculture. Ces mouvements de populations stimuleront les échanges commerciaux.

La sédentarisation et les échanges permettent la création de royaume de Kanem, qui prend ses bases dans l’actuel Tchad. Cette région au VIIIème siècle est dirigé par la dynastie des Duguwa. Grâce à leur maîtrise du fer et à leur cavalerie, leur territoire va s’étendre jusqu’au Cameroun, Niger, Libye et Egypte actuels . Ce royaume durera plus d’un millénaire, faisant de lui, un des royaumes africains à la plus grande longévité.

Ces échanges et mouvements de populations stimuleront les interactions avec d'autres royaumes de l'époque, notamment celui du royaume Ghana, datant du IIIe siècle av JC, dont la capitale était la ville de Koumbi Saleh.

Le royaume du Ghana devenu Empire est constitué de petits royaumes qui lui en prêtent allégeance. Parmi eux celui de Tékrour. L'Empire Ghana ne manque pas de richesses notamment grâce aux régions du Bouré et de Galam qui comptent de grandes réserves d’or et de sel. La ville d’Awdaghust situé au nord de l’Empire, devient une plateforme d'échanges commerciaux en tout genre entre le Ghana et le Nord de l’Afrique. Awdaghust devient un port saharien important qui suscite de nombreuses convoitises.

Toujours à la même époque, les berbères du Nord, sous la tutelle de l’Empire Ghana sont islamisés et vont jouer un rôle important dans l’essor de la religion musulmane dans la région. La région de Tékrour sera une des premières populations subsaharienne à s’islamiser.

Les tribus berbères de la ville d’Awdaghust vont commencer à vouloir s'émanciper de l’Empire Ghana vers l’an 1020. Ce climat de rébellion va déstabiliser l’Empire et va permettre aux Almoravides de gagner du terrain.

L'Empire du Ghana affaibli, cède à la conquête Almoravide, une dynastie berbère du Sahara qui s'impose également au Maroc. En 1071, les Almoravides annexent le royaume Ghana sous l'impulsion du Roi berbère Abou Bakr Ibn Omar. A sa mort, les annexions des Almoravides reprennent leur indépendance. Emergent alors de nouveaux royaumes : le Tékrour, le Sosso et le Galam. C'est la fin de l'Empire Ghana.

Le Royaume Sosso

Le royaume Sosso de Kaniaga est dirigé par les Diarisso jusqu'à la fin du XIIe siècle. Leur succèdent les Kanté. Parmi eux le fameux Soumaoro Kanté (Ahhh on commence à faire des liens #l’ennemi de Soundiata Keita) qui commence à régner en 1203. Il prend le contrôle de la ville de Kombi Saleh ainsi que la ville de Gao, épicentre le l’Empire Songhaï. Il parvient à soumettre le royaume Ghana. Au sud, se trouve un tout petit territoire appelé mandingue contrôle par Soundiata Keita qui réussit à battre Soumaoro Kanté lors de la bataille de Kirina en 1235 et crée le grand Empire du Mali qui s’étendra jusqu’à la côte Atlantique.

Le Royaume Tékrour

Dans le royaume de Tekrour, vivent des populations peuls islamisées. A la fin du XVème siècle, le Tekrour est conquis par Koli Tenguéla, un chef Peul venu du Sud, qui lui redonne son indépendance et créa un nouveau royaume, le Fouta Toro, et une nouvelle dynastie , les Dénianké. Au XVIème siècle, le Fouta Toro se lance dans des guerres de conquête et agrandit son territoire aux dépends de ses voisins comme le royaume Djolof et Cayor.

L'Empire du Mali

l’Empire du Mali s’étend du Sahara jusque la boucle du Niger. Sa grandeur se doit à sa beauté et à sa richesse. Elle le doit aussi à la figure légendaire de son fondateur, Soundiata Keita dont les épopées sont contées dans la tradition mandingue. Cet Empire s’est doté d’une constitution, dite la Charte du Manden ou Charte de Kurukan Fuga, classée depuis 2009 au patrimoine mondial de l’UNESCO car considérée comme pionnière dans la reconnaissance des droits de l’Homme.

L’Empire désormais islamisé, s’étend et atteint son apogée. L’or coule tellement à flot que lors du pèlerinage à la Mecque du Roi Kankou Moussa en 1324/1325, les cours de l'or baissent sur la route du voyage laissant au Caire le souvenir “d’une piété et d’une ostentation toute sultanienne ”.

En 1352/1353, le Roi Souleymane, frère de Kankou Moussa, reçoit l’explorateur marocain Ibn Battuta que la richesse du Royaume émerveille. A la mort du Roi en 1360, de nombreuses querelles de succession affaiblissent l’Empire.

L'Empire Songhaï

Au XVème siècle, l’Empire du Mali existe encore mais il est en pleine décadence. Tombouctou est prise par les touaregs en 1430. Les Songhaï de Gao profitent de la déstabilisation de l’Empire et vont peu à peu s’en détacher pour former un royaume indépendant. En 1464, Sonni Ali Ber est à la tête de ce nouveau royaume. Il va conquérir Tombouctou, puis Djenné, Mopti, Walata et va jusqu'à Kano au sud-est, contrôlant de ce fait une bonne partie du fleuve Niger. En 1492, Sonni Ali Ber meurt lors d’une bataille, lui succède son fils Sonni Baro. Mais il sera rapidement renversé par un des généraux en 1493, Mohamed Touré, qui permet une grande extension de l’Empire Songhaï grâce au commerce de l’or vers l’Est avec le Niger. Les batailles de succession s'enchaînent jusqu'à ce que Daoud, un des fils de Mohamed Touré prenne le pouvoir. A ce moment, les portugais commencent à débarquer près des littoraux. A la mort de Daoud, c’est le début de la décadence de l’Empire. Le Maroc en profite pour aller prendre Tombouctou et les mines d’or dans le nord du Songhaï en 1591 lors de la bataille de Tondibi. C’est la fin de l’Empire Songhaï.

L'Empire Djolof

Entre les fleuves Sénégal et Gambie se fonde l’Empire Djolof. La légende raconte que le chef Almoravide Abou Bakr qui tentait de rassembler les berbères au Sud meurt subitement mais il laissera une femme toucouleur enceinte de celui qui donnera naissance à Ndiadiane Ndiaye, le fondateur de l'Empire Djolof, fief des populations wolofs du Sénégal. Ndiadiane Ndiaye fait de Thieng sa capitale, ville qui se nomme aujourd'hui Yang-Yang. L’Empire est constitué de plusieurs lamanats (ou régions). Lors de la bataille de Danki en 1549 , Le lamane du Cayor Amary Ngoné Sabel bat le Bourba (Roi du Djolof) et proclame son indépendance, il sera suivi par le Walo, le Baol, le Sine, fief des Sérères d'origine peul et le Saloum.

Les Royaumes du Sénégal au 18ème siècle

L’arrivée des portugais et le début de la traite négrière

Dès le XVème siècle, les Wolofs du Sénégal, commencent à tisser des nouvelles relations commerciales avec les puissances maritimes européennes.

En 1444, les portugais accostent dans l'Île de Gorée. Les premiers comptoirs s’établissent dans la presqu’île du Cap-Vert, à Gorée, Rufisque et Joal. Ces comptoirs permettent l’exportation d’or, d’épices, l’ivoire, de gomme arabique et surtout d’esclaves. S’en suit ce que l’on appelle le commerce triangulaire ou la traite négrière. Pourquoi triangulaire ? car les routes maritimes prenaient naissance en Europe puis se dirigeaient vers l'Afrique pour déporter des esclaves aux Amériques puis retournaient en Europe, routes formant un triangle. Les besoins en main d’œuvre à destination des plantations, suite à l'extermination massive des amérindiens par les européens, entraînent une ponction d’environ 20 à 100 millions d’Africains vers les Amériques. Les conditions de la traversée étaient inhumaines transportant plus de 500 africains tassés comme des bêtes. Plus de 70% de ces hommes et femmes mourraient pendant la traversée.

Cette déportation fût à l’origine d’un profond bouleversement des structures sociales, politiques économique et psychologique au sein du continent Africain.

Je ne vais pas vous mentir, j’écris ce passage avec beaucoup d’émotion. Les frissons me montent car mon imagination m’emporte à ce moment et l’horreur de ces événements me rend en colère et en profonde tristesse. #Devoirdememoire

Christiane Taubira s’est battue pour la création d’une loi qui permet la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité en France. A la suite de cette loi, le 10 mai est choisi en 2006 pour célébrer la Journée commémorative du souvenir de l'esclavage et de son abolition.

Conseil de lecture:

  • Codes noirs. de l'esclavage aux abolitions - Christiane Taubira & André Castaldo
  • La traite négrière européenne: vérité & mensonges Jean-Philippe Omotunde
  • Histoire de l'esclavage: critique du discours eurocentriste Jean-Philippe Omotunde
  • Ma véridique histoire par equiano, africain, esclave en amérique, homme libre- Olaudah Equiano

L’attrait du gain dénué de principes et d'éthique, attire d’autres pays européens à participer à cette horreur. Les Hollandais, Français et Anglais se joignent aux portugais. En 1627, les Hollandais édifient un port à Gorée (ce nom est la contraction de Goede Reede, deux mots néerlandais signifiant «bonne rade»). Le 1er novembre 1677, le vice-amiral d’Estrées s’en empare pour le compte du roi de France. L’île est par la suite occupée par les Anglais avant d’être restituée à la France en 1817.

Au XVIIème siècle, les Français s'installent à leur tour le long des côtes du Sénégal où, en 1659 ils construisent un comptoir fortifié sur l'île de Ndar, à l'embouchure du fleuve Sénégal puis fondent Saint-Louis en l'honneur du roi de France Louis XIV.

Plus j’étudie l’histoire plus je m’offusque du fait que les noms des colonisateurs sont encore utilisés pour parler de nos villes. A ce sujet, les pères de l’indépendances auraient dû s'inspirer de Mobutu qui changea le nom de toutes les villes par des noms congolais et mots en lingala. Par exemple Léopoldville en 1960 changea de nom pour Kinshasa.

La traite des esclaves vers les Amériques s’étendit sur trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Sénégal, Bénin, Ghana…).

La concurrence entre les Hollandais, les Français et les Britanniques était vive. De 1677 à 1814, ces puissances européennes se disputent sans cesse la maîtrise du Sénégal. Mais le traité de Paris signé le 30 mai 1814 rend le Sénégal à la France. L'emprise française se limite alors à Saint-Louis, Gorée et Rufisque. En 1848 sonne la fin de l'esclavage, les rapports de force prennent une autre tournure.

La France s'impose

En 1854, Louis Faidherbe est nommé gouverneur du Sénégal. Il entreprend des travaux d’aménagement de la ville de Saint-Louis et lance une conquête à travers l’Afrique de l’Ouest pour agrandir les possessions française dans la région. Il mène une bataille sanglante contre les Sénégalais en brûlant des villages. Il mène des guerres de conquête contre les Toucouleurs dirigés par El Hadj Omar Tall ainsi que contre les Maures Tarzas de Mohamed El Habib jusqu'à occuper toute la rive nord du Sénégal.

Le règne de Maad a Sinig Coumba Ndoffène Famak Diouf, roi du Sine, membre imminent de la dynastie des Dioufs, est également menacé par l’invasion française. Il finit par être tué par les français en août 1871 malgré la résistance qu’il mena.

La France n’a pas eu la tâche facile car elle était confrontée à des royaumes tenaces notamment celui de Ndaté Yalla Mbodj, reine du Walo. Elle succède à sa soeur, Ndjeumbeut Mbodj, le 1er octobre 1846, qui s'est battue avec acharnement contre les Européens et les Maures. Dès 1847, Ndaté Yalla Mbodj se heurte aux autorités françaises qu’elle défie en menant plusieurs batailles. Elle sera finalement battue par l’armée française en 1855 et meurt 5 ans plus tard.

Faidherbe kidnappe son fils Sidya Ndaté Diop qu’il renomme Léon. Il est mis à l’école française de Saint-Louis puis est envoyé à Alger. A son retour au Sénégal, à 17 ans, le jeune prince monte un front de résistance d’envergure avec un puissante armée.Victime de trahison, il est pris par les Français qui l’exilent au Gabon. Il se suicidera à 30 ans et reste une figure importante de la résistance au Sénégal.

Ndaté Yalla Mbodj

Au Sud du Sénégal, aux abords de la Gambie, s'établit la population Diola dans la région de Casamance. Cette région étant sous possession portugaise, fini par être cédée à la France le 22 avril 1888 après que les Français aient proposé d'acheter Ziguinchor, capitale de la Casamance. Ils finissent, par la force des choses, par s'accaparer le Sénégal dans sa globalité, sauf la Gambie, qui reste sous l’emprise des Anglais. La Casamance s’est difficilement soumise car malgré les défaites contre les Français, elle n’a cessé de se battre pour son indépendance.

Entre temps, les insurrections se multiplient contre la présence des colons français.

En 1857, la ville de Dakar est fondée par Pinet Laprade, qui collabore à Faidherbe en tant qu’administrateur de la colonie du Sénégal. Il permet à la France, à partir de Dakar de contrôler la côte. Dès lors émergent les projets des travaux du chemin de fer reliant Dakar et Saint Louis.

Lorsque Faidherbe veut créer le chemin de fer reliant Dakar et Saint Louis, Il se heurte à l’opposition de Lat Dior Diop. Membre de la noblesse Wolof, Il descend de la branche des nobles Guedj, qui trouvent leur origine chez Tiédos Get Ndiaye, l'ancêtre des Diop, lui-même descendant de Ndiadiane Ndiaye, fondateur de l'Empire du Djolof.

Bande annonce du film Lat Dior

Il s’avère que pour construire ce chemin de fer, il faut d’abord conquérir le royaume de Cayor . C’est ainsi que Lat Dior Diop devient un opposant farouche aux français. Il arrive à chasser tous les damels (appellation données aux souverains du Cayor). Il parvient aussi à prendre la tête du Cayor lors de la bataille de Coki en 1861. Une autre tentative des Français de le déstabiliser échoue lors de la bataille de Ngolgol le 29 décembre 1863. Lat Dior Diop connaît une de ses plus grandes victoires. Il informe les royaumes voisins de sa victoire dans l'espoir de former des alliances afin de chasser les français. Pinet empêche ses alliances et mène contre lui une guerre qui sera fatale : c’est la bataille de Loro du 12 janvier 1864 où Lat Dior Diop fini par perdre.

Il s'exile au Saloum où il rencontre un des disciples d’El Hadj Omar Tall, qui accepte de l’aider à condition qu’il se convertisse à l'Islam. Il rencontre également Cheick Amadou Bamba, chef de la confrérie Soufi connu pour avoir mené une guerre pacifique contre les colons.

De retour à Cayor, Lat Dior Diop devenu musulman, s’allie à Cheick Amadou Bamba et mène une action contre les Français lors de la bataille de Mékhé où les français sont battus le 3 juillet 1869. Pinet meurt du choléra et Lat Dior Diop est reconnu le 12 janvier 1871 comme seul Damel du Cayor.

Les relations s’apaisent avec la France mais Lat Dior Diop reste réticent à la construction du chemin de fer. Il menace la France de lui déclarer la guerre si la construction est maintenue. Il refuse également l'implantation de la culture de l'arachide sur son territoire, car il estime que cela donnerait aux Français de nouvelles chances d'imposer leur domination et de rester au Sénégal. A l'époque la production d'arachide représente 70% des exportations.

Lat Dior Diop fini par être chassé par le général Servatius qui place à la tête du Cayor Samba Laobé Fall, soutenu par la France. La construction du chemin de fer est lancé. L'inauguration a lieu en juillet 1885.

Au Djolof Alboury Ndiaye est roi. Il soutient Lat Dior qui est de la même famille que lui en lui offrant l'asile. Alboury lutte également contre la pénétration française. Il entre en conflit avec Samba Fall, damel du Cayor soutenu par la France. Alboury tente d'envahir le Cayor, mais finalement Samba Laobé Fall propose à Alboury une importante somme d'argent pour les dommages de guerre. Samba Laobé Fall part à Tivaouane, où il demande aux riches commerçants français une aide financière, mais les esprits s'échauffent et Samba Fall est tué le 6 octobre 1886. Comme il n'y a plus de damel au Cayor, la France s'impose .

Lat Dior Diop tente de nouveau une offensive pour combattre la France, mais cette bataille, fort violente marquera sa défaite et surtout sa mort. Après plusieurs affrontements sanglants avec les troupes de Faidherbe et de Pinet-Laprade, mais aussi quelques alliances ponctuelles, il mene un dernier combat désespéré à Dekhele où il meurt avec deux de ses fils et bon nombre de ses partisans le 26 octobre 1886.

On prête à Faidherbe cette phrase : « Ceux-là, on les tue on ne les déshonore pas », qui est aujourd’hui la devise de l’armée sénégalaise (« On nous tue, on ne nous déshonore pas »).

Dans la haute vallée du Fleuve Sénégal, un autre insurrection contre les colons français est menée par Mamadou Lamine Dramé. Il mène de 1886 à 1887, trois tentatives de soulèvement. Mamadou Lamine Dramé attaque le fort de Bakel le 4 avril 1886, mais il est vaincu lors de la bataille de Toubacouta en décembre 1887.

Tous les grands résistants tombés, l'Afrique Occidentale Française (AOF) est créé en 1895. Elle regroupe les territoires sous domination française à cette époque dans la région à savoir le Sénégal, le Soudan français (actuel Mali), la Guinée, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Le gouvernement général sera au Sénégal et sa capitale sera Saint Louis.

En 1900, même si toutes les terres intérieures n'ont pas été explorées, tous les royaumes se sont rendus à la France exceptée la Casamance qui refuse toute domination.

En 1914, sonne le début de la première guerre mondiale. Faidherbe forme un corps d'armée avec des tirailleurs africains. Plus de 30 000 sénégalais participent à l’effort de guerre. Pour les remercier, la citoyenneté française est offerte aux habitants de St-Louis, Rufisque, Gorée et Dakar. Citoyenneté que certains peinent à prouver encore aujourd’hui.

Tirailleur sénégalais , 1915

De l'oppression à la libération

En 1940 sonne le début des affrontement de la seconde guerre mondiale. Un affrontement naval au large du Sénégal oppose les forces Alliées et de Gaulle contre le gouvernement de Vichy et ses soutiens dirigées par le général Boisson. C’est la bataille de Dakar où les forces franco-britanniques subissent un échec cuisant.

Pour la Seconde guerre mondiale, 180 000 tirailleurs sénégalais rejoignent les fronts de l’armée française. Depuis ce temps, les tirailleurs n’ont pas obtenu la reconnaissance souhaitée du gouvernement français. Le 30 novembre 1944, des tirailleurs se mutinent à Thiaroye, réclamant le paiement de leurs arriérés, l’égalité de solde et de prime de démobilisation avec les soldats français. La répression fait de nombreux morts et blessés. La France taira cet événement pendant plus d'un demi-siècle. En Casamance, la prêtresse charismatique Aline Sitoé Diatta incarne la résistance contre la domination coloniale et milite pour le refus de contribuer à l'effort de guerre exigé, mais elle est arrêtée en 1942.

La seconde guerre mondiale fait émerger une volonté progressive des colonies d’acquérir leur ’indépendance. En 1946, l’Union Française est crée. Cette organisation prétend associer les peuples de manière égale mais insiste sur le fait qu’ils restent sous sa souveraineté. Cette organisation infondée perd de son crédit et sera remplacée par la communauté française en 1958 suite au putsh d’Alger. Cette communauté menée par de Gaulle ouvre la porte à un référendum dans tous les pays Africains.

Sous l’impulsion des deux leader, le Soudan Français (Mali actuel), la Haute Volta, le Dahomey et le Sénégal décide de s’associer sous une seule fédération Mais face aux résistances de la France et d'Houphouët Boigny, seul le Soudan Français et le Sénégal créent la Fédération du Mali. Modibo Keita devient président de la fédération et Senghor est président de l’Assemblée. Ensemble ils négocient l'indépendance de la Fédération face à la France de De Gaulle. Des distensions internes entre Modibo Keita et Senghor poussent à l’éclatement de la fédération 4 mois plus tard. Senghor chasse les soudanais et est élu président du Sénégal indépendant.

Le 4 avril 1960 : la Fédération du Mali et l'indépendance du Sénégal

La marche vers l'indépendance

Les intellectuels sénégalais ne manquent pas de tenir tête au Général De Gaulle et revendiquent leur indépendance. Parmi eux, Valdiodio N'diaye et Mamoudou Dia, qui prônent le « rejet révolutionnaire des anciennes structures » et une « mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement » soit une rupture nette avec la France et ses institutions.

 

Malheureusement ce mouvement inquiète la France qui veut s’assurer le maintien de ses intérêts. Jouant sur des ambiguïtés politiques concernant le fonctionnement de la nouvelle République Sénégalaise, Senghor alors président, arrive à convaincre les députés de voter une motion de censure contre Mamoudou Dia, président du conseil. Jugeant cette motion de censure irrecevable, Mamadou Dia tente d'empêcher son examen par l'Assemblée Nationale. Cependant, la motion sera adoptée le 17 décembre 1962. Mamadou Dia est arrêté le lendemain , avec quatre autres ministres, Valdiodio N'diaye (ministre des Finances), Ibrahima Sarr (ministre du Développement), Joseph Mbaye (ministre des Transports et Télécommunications) et Alioune Tall (ministre délégué à la Présidence du Conseil chargé de l’Information). Ils resteront emprisonnés jusqu’en 1974 où Senghor décide de les libérer.

Léopold Sedar Senghor président

Léopold Sedar Senghor

La figure de Senghor est sujette à controverse jusqu’aujourd’hui. Sa noblesse intellectuelle est louée mais elle est dénoncée car estimée comme étant contraire à ses actions. En effet, en France il aura belle presse. Il est décrit comme étant un brillant intellectuel et sera d'ailleurs le premier noir à être nommé à l'Académie Française.

Cependant, au Sénégal, cette position ne fait l'unanimité. On lui reproche un lien quelque peu incestueux avec le France dont il n'a jamais voulu se détacher. Ses positions parfois étaient ambigües tant elles servaient parfois l'intérêt de la France qu'il disait être "son pays d'adoption".

Senghor, à l’origine du parti socialiste - UPS- , reste à la tête du pouvoir jusqu’en 1981. Il sera réélu plusieurs fois à la tête de l’Etat entre temps. Personnage complexe, poète et artiste, il milite et participe à la promotion et à la valorisation d’une culture négro africaine. Il organise à Dakar en 1966, le premier Festival mondial des arts nègres et affirme pour la première fois la négritude de façon solennelle et festive.

Le 14 juin 1966, l'UPS – le parti du pouvoir – fusionne avec le Parti du rassemblement africain (PRA), alors seul parti d'opposition légal. Une nouvelle révision de la constitution est effectuée le 20 juin 1967.

Cependant, en 1968, la situation économique du pays est critique. Des troubles sociaux naissent et les étudiants se mettent en grève, sans concordance particulière avec les événements de mai 68 en France. Un second mouvement de grève étudiant éclate en avril 1969. Senghor décrète l'État d’urgence. Pour répondre aux critiques et apaiser le climat social, une révision de la constitution est votée et approuvée en février 1970. Un nouveau régime présidentiel est mis en place avec la création d’un poste de premier ministre qui sera porté par Abdou Diouf.

L’agitation sociale ne faiblit pas dans son ensemble et malgré les difficultés économiques notamment celles du à la sécheresse de 1972, Senghor est réélu en 1973 avec son premier ministre Abdou Diouf.

En 1974, la création d’un troisième parti le PDS (Parti Démocratique Sénégalais) est autorisé. A sa tête Abdoulaye Wade. Le même mois, une révision de la constitution autorise l’existence de trois partis politiques correspondant à trois tendances. A côté de l’UPS, se constituent le PDS d’Abdoulaye Wade, libéral-démocratique, et le PAI (Parti Africain de l’Indépendance) de Maihemout Diop, marxiste-léniniste.

En 1976, l'Assemblée nationale adopte une loi permettant la libération de tous les prisonniers politique le 4 avril.

Le 31 décembre 1980, Senghor annonce sa démission et conformément à la constitution désigne le premier ministre Abdou Diouf pour reprendre les rennes de l’Etat.

Conseil de lecture:

  • Le Temps de Tamango, Boubacar Boris Diop, l'Harmattan, 1981

Le Sénégal indépendant

Abdou Diouf prend ses fonctions le 1er janvier 1981 et promet le pluralisme politique et la consolidation de l’ouverture démocratique. Dès le mois d’avril, la limitation du nombre des partis est abrogée. Habib Thiam sera nommé comme Premier ministre.

Abdou Diouf réduit aussi les interventions du gouvernement dans l’économie et élargit les engagements diplomatiques du Sénégal, en particulier avec les autres pays en développement. Lorsque le Président gambien Dawda Jawara est victime d'un putsch le 30 juillet 1981, l'armée sénégalaise se porte à son secours et rétablit la situation en quelques jours. En décembre de la même année, Abdou Diouf signe avec Dawda Jawara un traité constituant la Confédération de Sénégambie, une union avec la Gambie dont le principe était posé depuis l’indépendance. Mais son application est suspendue en septembre 1989.

Dès 1983, Abdou diouf décide de supprimer le poste de premier ministre en adoptant une réforme de la constitution. En 1987, les revendications étudiantes reprennent de plus belles.

En Casamance, région riche et enclavée sur le territoire, des tensions s’intensifient. Ses habitants ont su résister aux différentes vagues d’invasions. En décembre 1983, des affrontements entre le mouvement des forces démocratiques de Casamance, un mouvement séparatiste et les forces de l’ordre provoquent la mort de 24 personnes. La persistance des troubles nécessite l’intervention de l’armée. Des milliers de mines antipersonnelles sont enfouies dans le sol, entraînant l'exode des populations et l'arrêt brutal du tourisme qui avait pourtant connu un essor dans les années 1970.

En Février 1988, Abdou Diouf est réélu et le Parti Socialiste remporte les élections législatives. Cependant l’opposition conteste ces résultats et des émeutes éclatent en masse dans le pays. La présidence déclare l'État d'urgence. Abdoulaye Wade est emprisonné. A sa libération le 17 mai 1988, l'État d’urgence est levé.

En 1989, une crise diplomatique éclate entre le Sénégal et la Mauritanie. Les deux pays riverains se disputent le contrôle des ressources d’eaux liées à la construction du barrage de Diama. Les populations souffrant d’années de sécheresse entrent en conflit. Les boutiques des commerçants mauritaniens à Dakar s’intensifient et les sénégalais de Nouakchott subissent de grave violences. Les deux pays décident de rapatrier leurs ressortissants et un gel de relations diplomatiques s’établit. Ces relations ne seront renoué qu’en avril 1992.

En Mars 2000, Abdou Diouf est battu au second tour par Abdoulaye Wade avec pour slogan (Sopi, signifiant changement en wolof). En effet, cela marque un tournant dans la vie politique du Sénégal car met un terme à plus de 40 ans de socialisme.

Le 9 décembre 2000, le Sénat et le Conseil économique et social sont supprimés. De plus, une nouvelle constitution est votée réduisant le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Les groupes politiques se multiplient et plus de 25 formations politiques sont autorisées à se présenter aux élections législatives.

Le 26 septembre 2002, Joola, le ferry reliant Dakar à Ziguinchor en Casamance fait naufrage avec plus de 1800 passagers à son bord. Un vague d’indignation naît reprochant à l’Etat ses négligences. Les liaisons avec la Casamance par Ferry sont suspendues pendant 3 ans, seul les pirogues circulent pendant cette période.

Le ferry Joola

Conseil de lecture:

  • Les Veilleurs de Sangomar, Fatou Diome, 2019 ⭐

En novembre 2002, c’est au tour d’Idrissa Seck d’être nommé premier ministre. Il sera suivi de Maky Sall.

En 2007, Abdoulaye Wade est réélu malgré les invitations au boycott. La présidence choisie de suivre le chemin d’une économie libérale ouvrant la porte aux investissements étrangers et attire de nombreuses multinationales. Malgré certaines avancées, les différents secteurs d’activités ne connaissent pas un grand essor. Le secteur agricole est un crise ainsi que le secteur industriel. Le pays reste dépendant de l’aide internationale .

En février 2010 un un projet de loi déclarant l’esclavage “crime contre l’humanité” est exposé par le chef de l’Etat. En parallèle Abdoulaye Wade annonce également la fermeture de la base militaire aérienne française à Dakar depuis Juillet 2011.

En 2012, temps des élections, Macky Sall, ancien premier ministre est élu à la présidence du Sénégal battant Abdoulay Wade. La candidature de Youssou Ndour, chanteur à renommée internationale est rejetée. Macky Sall nomme à la tête du gouvernement Abdoul Mbaye en qualité de premier ministre.

En 2019, Macky Sall est réélu à la tête de l’Etat.

Economie

En 1904, le Sénégal, désormais au sein de l'AOF, est un gros producteur d'arachide. C'est un enjeux économique central pour la colonie car il représente 70 % de ses exportations.

En 1945, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI) avec le France CFA qui signifie alors " franc des colonies françaises d'Afrique ".

Aujourd'hui, la monnaie des Etats de l'Afrique de l'Ouest est toujours le Franc CFA. Une volonté de le changer sous l'impulsion d'Allassane Ouatara, président de la Côte d'Ivoire et d'Emmanuel Macron a été émise afin qu'il soit remplacé par une monnaie dite " Eco ". Une forte polémique tourne autour de cette monnaie que beaucoup y voit l'ombre d'une dérive néocolonialiste. Le passage a cette monnaie reste ambigüe car peu de pays ouest africain y adhèrent , préférant, une indépendance complète de leur monnaie.

Le Sénégal est actuellement la seconde économie de l'Afrique de l'Ouest, après la Côte d'Ivoire. L''économie est organisée de la manière suivante :

o Agriculture : 16,5 % du PIB

o Industrie : 25,6 % du PIB

o Services : 57,9 %o du PIB

Le secteur primaire représente 16,5 % du PIB mais emploie 50 % de la population active. L'agriculture est très sensible aux aléas climatique et la volatilité des cours de matière première. Le Sénégal produit de l'arachide, du coton et beaucoup de céréales (mil, sorgho, maïs). Les autorités prévoient de développer le secteur agricole tout au long du fleuve Sénégal pour augmenter la production de canne a sucre et de riz.

Le secteur secondaire se dédie principalement à l'extraction de minerais (or, phosphate...). Ce secteur représente 25,6% du PIB.

Enfin, le secteur tertiaire représente la plus grande entrée d'argent pour le gouvernement Sénégalais. Le service public représente 20% de cette activité. Néanmoins, une grande partie reste dominée par le secteur informel.

Le Sénégal enregistre en moyenne, une croissance de 6 à 7 %.

Politique étrangère

Le Sénégal est un pays engagé dans plusieurs communautés régionales et internationales.

Au niveau régionale, le Sénégal fait partie de :

  • La CEDEAO : la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest où il a une rôle important notamment dans la résolution des conflits ( présence militaire sous mandant de la CEDEAO en Gambie )
Au niveau international :
  • Il fait partie de l'organisation Panafricaine, l'Union Africaine
  • En 2020, il détient la présidence de l'agence de la  NEPAD,  le nouveau comité d’orientation de l'Union Africaine du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique 
  • Il est Membre non-permanent du Conseil de sécurité (2015-2017), du Conseil exécutif de l’UNESCO (2015-2019)
  • C'est le 12e pays contributeur aux opérations de maintien de la paix des Nations unies (République démocratique du Congo (RDC), Mali, République Centrafricaine (RCA), Darfour, Haïti, Soudan du Sud).

Ambassadeurs

Les personnalités ségalaises représentant leur pays à l'échelle mondiale sont très nombreuses et ceux dans de nombreux domaines ( intellectuel, artistique scientifique... ).

 

Au niveau culturel et musique, j'appel le grand Youssou Madjiguène N'Dour. Une auteur, compositeur, interprète qui a fait résonner la musique sénégalaise dans le monde entier. Au déjà de son génie artistique. C'est un homme engagé qui a été nommé ministre de la culture et qui a tenté de devenir président du Sénégal mais sans succès.

Youssou N'Dour - Birima

Parmi les grand sportifs, ils sont nombreux dans le monde du football par exemple avec Patrick Veira ou Patrice Evra bien connus de la scène sportive internationale.

La scène scientifique internationale met en perspective deux femmes sénégalaises : Awa Thiongane, qui est la première femme à exercer les fonctions de responsable de la statistique publique d'un pays africain. Elle a également travaillé à la division statistique de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). Rose Dieng-Kuntz, qui est la première femme africaine a avoir intégré l'École polytechnique en 1976. Elle est spécialisée en intelligence artificielle.

Littérature

La littérature sénégalaise est une vivier de génie et un fondement de la littérature francophone. De grands penseurs sénégalais ont bouleversé les codes et les pensées par leurs plumes. Un des plus éminents d'entre tous : Cheick Anta Diop. Il mène une thèse sur l'africanité de l'Egypte ancienne qui n'aura pas l'approbation du monde intellectuel et particulièrement occidental dans les années 50. Aujourd'hui , malgré des théories qui parfois restes controversées, il est l'un des pionniers à avoir théorisé et introduit l'Afrique dans l'histoire pré-coloniale.

Léopold Sédar Senghor est un grand écrivain et poète sénégalais qui a fortement contribué à construire les concepts de la Négritude introduite par Aimé Césaire qui le définit comme tel : " La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture "

En 1947, Alioune Diop fonde la revue Présence Africaine où plusieurs figures du mouvement panafricaniste joignaient leur plume. Parmi eux, Léopold Sédar Senghor . Aujourd'hui, la maison d'édition qui se trouve à Paris dans le quartier latin est à l'origne d'une pyramide de savoir panafricain.

De grandes femmes comme Mariame Bâ et Aminata Sow Fall, ont milité pour une société plus égalitaire en dénonçant les dérives de la polygamie et prônant l'émancipation des femmes. Ces deux auteurs sont parmi les plus grandes romancières du monde littéraire francophone.

Fatou Diome, entre ici et là bas, entre la France et le Sénégal, défend avec brillance les bienfaits des échanges, du partage, de l'amour, du respect et de la dignité.

Birago Diop, a réalisé un travail de fond pour rassembler les comptes du griot mandingue Amadou Kouma, pour que l'on n'oublie pas les traditions, histoires et morales de nos aïeux.

Aujourd'hui, de jeunes intellectuels, comme Felwinn Sarr avec Afrotopia, nous rappelle notre essence panafricaine et surtout que nous n'avons personne à rattraper. Nous devons seulement nous connaitre mieux pour mieux construire l'Afrique que nous voulons.

Sources:

  • Abdoulaye Camara et Bertrand Dubosq, La préhistoire dans le Sud-Est du Sénégal, Actes du 2e Colloque de Kédougou, 18-22 février 1985, Doc. du CRA du Musée de l'Homme (Paris), n° 11, 1987, p. 19-48
  • François BOST, Vincent FOUCHER, « SÉNÉGAL », Encyclopædia Universalis
  • Lamine Souané, Senegal, histoire d'une démocratie confisquée, l'Harmattan, 2012
  • Mamadou Diouf, Histoire du Sénégal. - Le modèle islamo-wolof et ses périphéries, Maisonneuve & Larose, 2001
  • Momar Coumba DIOP, Le Sénégal contemporainibid., 2002