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Ba Congolais

26 août 2019

"Si si je connais le Congo, c’est le pays dans la Terre le plus riche", disait Randy Guine.

Denis Mukwege enchaînait "c'est pourtant c’est le plus pauvre…"

Deux salles, deux ambiances.

Ce pays est blessé, je sens une blessure, mais des personnes qui ne veulent pas s’identifier à cette blessure. Des gens fiers qui veulent transformer ces blessures en exception. C’est le peuple phoenix, qui se veut grandiose.

Ne connaissant absolument rien du pays, il m’a pourtant toujours fasciné. Je voyais de l'humour, de l'extravagance, de la légèreté, des couleurs des rythmes, de la joie.

Le soft power de la RDC sur moi était sans limite. Pas un mot de lingala je connaissais, pas un rythme congolais sur lequel je ne voulais pas danser. Je me levais, m’envolais. Une joie immense me remplissait à l’écoute de ces rythmes. N’est ce pas magique. Si si, c’est magique, quel pays magique.

Finalement, je devais comprendre pourquoi j’avais une sympathie naturelle pour ce pays. Pourquoi je m’en sentais si proche. La réponse, je l’ai eu sans tarder, mais la réponse fut d’un côté difficile à accepter.

Mon travail d’investigation m’a vite fait comprendre que l’Histoire du Congo était l’oeuvre de grands peuples, extrêmement bien avancés et évolués que leur ouverture d’esprit mena à leur perte. Mais pire encore, cette ouverture a laissé la porte ouverte à l’esclavage, la trahison, l’exploitation, la colonisation violente, la courte joie de la décolonisation, puis le régime autoritaire, l’invasion, les guerres et les pillages qui jusqu'aujourd'hui ont coûté la vie à des millions d’individus. La faute à qui ? La faute à ce pays qui est similaire au paradis sur terre mais qui a connu les enfers sur son sol. La faute à qui? A quoi? Au diamant, au pétrole, à l’or, au cobalt, au coltan, au cuivre …?

Tout le monde veut une partie du Congo et tout le monde l’a : dans son smartphone, sa voiture, ses appareils électroniques, ses bijoux luxueux … Sachez que peut-être certains d’entre eux portent des traces de sang, de massacres.... A bon entendeur.

La consommation responsable n’est pas un objet marketing, la mondialisation doit respecter l’humain. C’est un fait et elle ne doit pas rester un leurre ou une affaire de croissance économique.

Je comprends maintenant ma sympathie pour ce pays. Je ne fais pas exception, je le porte aussi sur moi, avec tous les appareils électroniques de mon quotidien. Toutefois, je salue la bravoure de ce peuple qui a vécu les pires atrocités pendant plus d’un siècle sans pause et qui nous offre, à nous, des moments de joie intense grâce à leur art.

Dédicace et hommage à tout le peuple congolais. Sans vous, il y aurait moins d’ambiance, moins de magie, moins d’espoir.

Je vous remercie (comme dirait Eddy Malou ^^).